Vers 1450, la guerre de Cent Ans touchait à sa fin, mais le royaume de France était encore divisé. Les combats, la peste et la famine avaient décimé la population de près de la moitié. Le roi Charles VII et sa cour s'installèrent à Tours. Le peintre Jean Fouquet, très respecté, avait son atelier dans le centre-ville. C'est de là que provient sa miniature au format 16 x 12 cm, intitulée "Le martyre de sainte Apolline". Cette œuvre religieuse est l'un des 47 manuscrits enluminés encore conservés que Fouquet exécuta pour le livre d'heures d'Etienne Chevalier, un riche commanditaire.
La Révolution gronde : il est urgent d’en finir avec les pamphlets orduriers qui visent "l’Autrichienne". Avec "Marie-Antoinette de Lorraine-Habsbourg, reine de France et ses enfants", Élisabeth Louise Vigée Le Brun tente une opération de séduction. Mais il est bien trop tard pour regagner l’amour d’une opinion publique déchaînée.
Le sauvage Paul Gauguin peint "D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?" lors de son exil volontaire à Tahiti, paradis perdu défiguré par la folie coloniale. Ce panthéon imaginaire qu’il considère comme son testament moral et artistique signera l’irruption des arts premiers dans l’art moderne.
"La Dame à la Licorne", œuvre anonyme, est un ensemble mystérieux et envoûtant de six tapisseries, considéré comme l’un des chefs d’œuvre de l’art occidental. Métaphore du désir, célébration des cinq sens humains et d’un sixième sens spirituel et humaniste, le fantasme de la licorne magique annonce la fin du Moyen Âge français.
Dans la Florence du Quattrocento, berceau de la Renaissance, Sandro Botticelli, peintre préféré de Laurent de Médicis, dit le Magnifique, signe une majestueuse allégorie du Printemps. Cet hymne à la beauté célèbre un prince qui a choisi d’unir l’art et la science pour hisser sa cité au-dessus de toutes les autres.
Au cœur du Siècle d’Or de la jeune république hollandaise, le peintre Johannes Vermeer quitte un instant la grâce intime de ses figures féminines pour dévoiler, par delà le portrait d’un savant de l’époque, la formidable expansion scientifique et culturelle de son temps, berceau du capitalisme moderne.
Au début du 19e siècle, le peuple espagnol invente la guérilla dans sa révolte contre l’envahisseur napoléonien, en un conflit dont l’horreur impressionne fortement le témoin de l’époque qu’est Francisco de Goya. Le peintre en tire un tableau qui bouscule les codes du genre, et qui, par sa représentation inédite de la violence, ouvre la voie aux explorations de la modernité à venir.
À la fin du 18e siècle, le peintre vénitien Bernardo Bellotto met son art de la veduta au service de son hôte Stanislas Auguste Poniatowski, dernier roi de Pologne, qui se bat, face aux archaïsmes et aux pressions étrangères, pour la modernisation du pays et l’élévation de son peuple, posant ainsi les fondements de la nation polonaise actuelle.