La scène se passe dans un château. Une chauve-souris géante arrive et se transforme en Méphistophélès. Celui-ci fait apparaître un grand chaudron et un monstre bossu. De ce chaudron, il fait surgir une femme et toutes sortes de créatures démoniaques. Puis Méphistophélès entend venir et fait tout disparaître, lui compris. Deux hommes (sans doute des explorateurs) arrivent dans la pièce et commencent à s'entretenir. Le monstre bossu apparaît, tenant une fourche. Il est invisible à leurs yeux et leur joue des tours. L'un des hommes prend peur et s’enfuit. L'autre tente de s’assoir mais son siège se transporte de l’autre côté de la pièce. Il essaye encore, et encore, en vain, et cette fois, un squelette apparaît sur le siège. L’homme le frappe de son épée, le squelette se transforme en chauve-souris. Il se saisit d'elle mais elle devient… Méphistophélès, qui fait apparaître le monstre bossu, lui confie son manteau et les fait disparaître. Son adversaire tente de s’enfuir, des fantômes lui bloquent le chemin, il tombe, les fantômes disparaissent. Une fois l’homme relevé, Méphistophélès fait revenir la femme sortie du chaudron. L’explorateur succombe à son charme. Au moment où il veut lui embrasser la main, elle se mue en horrible sorcière. Il l’attaque mais quatre autres créatures apparaissent. Le second homme rejoint le premier mais il est aussi affolé que son compagnon et finit par sauter du balcon. Les sorcières disparaissent. Méphistophélès empêche le survivant de s'enfuir, qui se saisit d'une croix dont il menace Méphistophélès, enfin vaincu.
Un magicien fait apparaître une table, une boîte, dans laquelle il entre et ressort déguisé en Pierrot. Sur la table apparaissent ensuite des couverts et des mets. Puis tout disparaît et le magicien porte alors un costume antique, après avoir touché un homme habillé à la mode des derniers siècles. Il sculpte ensuite un buste de femme qui devient vivant, n'arrive pas à toucher une statue de femme qui change sans arrêt de place, et se fait enfin botter le derrière par l'homme de l'ancien temps.
Alors qu'il travaille dans son observatoire, un astronome voit apparaître un diablotin et une noble dame. Il dessine ensuite des corps célestes, qui s'animent alors sur le tableau noir. Puis ses meubles disparaissent, et alors qu'il souhaite regarder la Lune avec un immense télescope, celle-ci lui apparaît, un mètre devant lui, et mange son instrument. Elle détruit également d'autres objets, et deux enfants déguisés en Pierrot sortent de sa bouche. L'astronome veut la frapper, mais elle recule, puis se transforme en croissant, sur lequel repose une jeune fille, qui enfin apparaît près de l'astronome; elle s'envole alors. L'astronome est ensuite mangé par la Lune, qui recrache ses membres; le diablotin joue avec et la dame le reconstitue. Puis, l'astronome revient dans son observatoire.
Cendrillon est le souffre-douleur de sa marâtre et de ses deux sœurs. Cependant, sa fée-marraine lui permet d'aller au bal, à condition qu'elle soit rentrée avant minuit! En s'enfuyant du palais royal où elle dansait avec le prince, Cendrillon a perdu sa pantoufle de vair! Le prince la fait essayer à toutes les jeunes filles du royaume: seule Cendrillon peut la mettre à son pied. Ils se marient au milieu de l'allégresse générale. Avec Jehanne d'Alcy dans le rôle de la reine et Georges Méliès dans le rôle du gnome de la pendule et du « Suisse » à l'entrée de l'église.
Du Jeanne d'Arc de Georges Méliès, l'un des plus lointains ancêtres des superproductions hollywoodiennes en costume, nous sont parvenus onze tableaux – le premier a disparu. Onze chromos, des apparitions des saints Michel, Catherine et Marguerite à la montée de Jeanne au ciel, qui ne sont pour le cinéphile johanien contemporain qu'une simple et charmante curiosité. Même le commentaire d'origine, dit jadis pendant la projection par un bonimenteur, et proposé par les éditions Lobster dans leur indispensable coffret Méliès, s'avère très approximatif (Baudricourt devient « Baudicourt », et Philippe le Bon est mystérieusement changé en « Philippe Auguste »)...
Un prince va voir un sorcier qui lui fait quelques tours : disparaître une table, changer un chaudron en une dame puis faire disparaître cette dernière à qui le prince faisait désormais la cour. Le prince en veut désormais au sorcier et tente en vain de le tuer avec une épée. Le prince est ensuite changé en gueux et entouré d'une foule de femmes à l'air mystique, qu'il implore. Il peut finalement retrouver son apparence initiale et partir avec sa dame, alors que le sorcier est enfermé dans une cage.
Deux femmes en sous-vêtements saluent en direction de la caméra, subitement les voilà habillées. Elles se recouvrent d'un voile et réapparaissent en hommes qui commencent à se battre. L'un démembre l'autre, le remembre, fait apparaître une première femme, puis une autre, tous disparaissent. Un gros homme apparaît, un quidam essaie de le soulever, en vain. Le gros homme écrase l’autre, puis le plie. Dans son dos, le quidam reprend forme et expédie son adversaire en l'air, criant victoire. Puis il écrase le gros homme, qui explose comme un pet-de-loup, les membres disloqués, avant de reprendre sa forme initiale.
Un voyageur (Méliès) descend dans une auberge. À peine a-t-il accroché pardessus et chapeau au portemanteau de sa chambre qu'il se retrouve vêtu de nouveaux vêtements. II se déshabille derechef et le manège se poursuit sur un rythme endiablé. L'homme devient enragé. Il tente de se coucher, mais le lit disparaît…
Un homme doit prendre le train. Comme il n’a plus beaucoup de temps devant lui, il se lève et commence à enfiler rapidement ses vêtements. Mais ceux-ci se transforment de façon très cocasse : le pantalon se change en veston, le veston en gilet, etc, etc... Après un valeureux combat, il en arrive à la conclusion qu’il doit avoir trop de vêtements et il se recouche pour penser à autre chose.
Le seigneur Barbe-Bleue, déjà sept fois veuf, convole en justes noces. Partant en voyage, il interdit à sa nouvelle épouse l'entrée d'une chambre du château. Mais, tentée par le diable, elle y entre pour y découvrir les cadavres des sept dames de Barbe-Bleue. Voyant qu'elle lui a désobéi, Barbe-Bleue veut la tuer, mais les frères de la jeune femme arrivent à temps pour la sauver. Le tyran est abattu. Avec Georges Méliès dans le rôle de Barbe-Bleue.
Un chimiste dans son laboratoire place sur une table sa propre tête, en vie; puis, en fixant sur sa tête un tube en caoutchouc avec un soufflet, il commence à souffler de toutes ses forces. Immédiatement, la tête augmente de taille et continue à augmenter jusqu'à ce qu'elle devienne vraiment colossale tout en faisant face. Le chimiste, en craignant de l'éclater, ouvre une bite dans le tube. La tête se contracte et reprend sa taille originale. Il appelle alors son assistant et l'informe de sa découverte. L'assistant, souhaitant expérimenter lui-même, saisit le soufflet et souffle dans la tête avec toutes ses forces. La tête gonfle jusqu'à ce qu'il éclate avec un accident, frappant les deux expérimentateurs. Le chimiste littéralement chauve son assistant du laboratoire avec colère.
Roméo dans sa gondole chante pour Juliette puis s'éloigne. Une colonne s'écroule alor et laisse place au Diable. Juliette inquiète du bruit se précipite et Roméo tente de s'interposer entre elle et le diable. Il est repoussé. Le diable danse de sa victoire et grandit alors de plus en plus. Juliette prie la Madonne qui descend de son socle et lutte contre le diable qui rapetisse avant de disparaître. Roméo peut enfin retrouver sa Juliette.
Un magicien fait sortir une douzaine d’oeufs de la bouche de son aide. Il les casse dans un chapeau, bat le tout comme pour faire une omelette et en tire un oeuf aussi gros que le chapeau. A peine a-t-il posé l’oeuf sur la table qu’apparaît une dame minuscule, pleine de vie et pas plus grande qu’une poupée, qui se met à exécuter une série de jolis pas. Tout à coup, elle grandit jusqu’à atteindre les dimensions d’une personne normale. Elle saute sur le sol et charme le public par ses évolutions. Puis le magicien et la danseuse disparaissent de la plus extraordinaire des façons.
Le savoir-faire des coloristes des premières années du XXe siècle est illustré par trois magnifiques exemples de nitrates coloriés au pinceau : Éruption volcaniqueà la Martinique, Le Merveilleux Éventail vivant et Le Raid Paris -Monte-Carlo en deux heures. Éruption volcanique à la Martinique est l'une des actualités reconstituées de Méliès, qui avait déjà tourné en 1897 quatre bandes sur la guerre gréco-turque et deux sur les révoltes d'Indiens contre les colons anglais, en 1898 cinq bandes sur la guerre hispano-américaine, et en 1899 onze bandes sur l'affaire Dreyfus. En 1902, après son film sur l'éruption de la Montagne Pelée qui détruisit entièrement la ville de Saint-Pierre le 8 mai 1902, il reconstituera la catastrophe du ballon LePax survenue à Paris le 12 mai 1902, puis il tournera, pour une fois avant l'événement, le sacre d'Edouard VII.
Six savants, membres du club des Astronomes, entreprennent une expedition qui doit les conduire sur la Lune. Ils Partent dans un obus tir par un canon géant. Arrivés sains et saufs sur la lune, ils y rencontrent ses habitants, les Sélénites, , échappent à leur roi, et reviennent sur la terre grace à leur obus qui, tombé dans la mer, est repeché par un navire. Ovations, décorations et défilé triomphal pour les six héros de catte aventure spatiale. Georges Méliès joue le roule de 'Barbenfouillis.
Dans son royaume des Enfers, le Diable fait venir un couple de danseurs professionnels qui fait une démonstration d'une danse à la mode en 1903 : le cake-walk. Ensuite, un diable grotesque, sorti d'un grand gâteau, exécute une danse comico-acrobatique puis disparaît dans une explosion et un nuage de fumée. Tous les habitants des Enfers dansent ensuite une folle sarabande. Avec Georges Méliès dans le rôle du diable.
Un paysan arrive avec son âne sur la place d’un village. Il refuse de donner l’aumône à une vieille mendiante qui, malheureusement pour lui, est une sorcière. Elle ensorcelle le puits du village qui joue mille tours au paysan en grandissant puis en laissant passage au Diable, à un dragon et à des crapauds.
Un sorcier condamné par la justice du Roi implore la clémence de Sa Majesté en promettant de lui montrer de merveilleuses jeunes femmes. Le Roi lui ordonne ensuite de faire quelques tours de magie avec une chaise. Mais le Sorcier prend la place du roi sur le trône. Le Roi est enchaîné au poteau de torture, grâce aux grands pouvoirs magiques du Sorcier.
Un riche seigneur égyptien dépose un coffret contenant des offrandes dans le temple d’un dieu à Delphes. Après son départ, un voleur force la porte de l’édifice et s’empare du coffret, mais le dieu, qui apparaît dans la porte du temple, le maudit et le voleur est puni. Il se retrouve muni d’une tête d’âne.
Un prince égyptien embauche un prêtre pour ressusciter sa femme morte. Le prêtre récupère le squelette de la femme d'un tombeau et lui dit une prière. Le squelette prend sa vie et commence à danser. Le prêtre enveloppe le squelette en tissu, créant un monstre enveloppé qui danse manuellement et grandit rapidement. Le prêtre dit une autre prière, et le monstre rétrécit la taille normale et se transforme en femme du prince. Le prêtre enveloppe un autre linceul autour de la princesse et la jette au prince. Lorsque le tissu est déroulé, tout ce qui reste est le squelette.
Deux zigotos s'amusent avec un projecteur géant, et en font sortir une série de personnages très animés. "La lanterne magique" tient plus du spectacle de danse et de prestidigitation filmé que du court métrage fantastique auquel Méliès nous a habitué. On y retrouve très peu d'effets spéciaux, et peu de narration, mais plutôt un défilé dynamique et pas très cohérent. Un Méliès très mineur.
Un maître de ballet va se mettre au lit, aidé en cela par sa bonne. Il danse, même en se déshabillant et s'endormant. Deux jeunes femmes sortent de son rêve et dansent dans la chambre. La chambre se transforme alors en caverne, où s'active une danseuse. Le maître de ballet émerge à moitié de son sommeil ; la danseuse souhaite l'entraîner avec elle, mais il la frappe. Il se réveille et voit qu'il se débat avec son oreiller.
Après la mort de Marguerite, Méphistophélès s’empare de Faust. Ils enfourchent un coursier qui les conduit vers les Enfers. Continuant à pied, ils traversent des paysages fantastiques. Une dernière fois, le Diable montre à Faust quelques jolies nymphes et un ballet de belles danseuses, puis, à la suite d’une longue descente verticale, Faust est précipité dans les flammes de l’enfer, pendant que le Diable triomphe, au milieu de son royaume et de ses serviteurs.
Un Pierrot joue d'un instrument devant une bâtisse, dont sort un gentilhomme énervé par ces bruits et le menace. Pierrot se met ensuite à dépérir. Soudaine, la Lune se met à grossir, sur le croissant duquel est allongée une femme. Pierrot lui fait la cour, puis joue à nouveau de son instrument. L'homme énervé revient alors, mais cette fois-ci avec ses sbires qui tentent de l'attraper. La dame sur la Lune fait aussitôt disparaître ses acolytes et grimper Pierrot sur le croissant, puis change l'apparence du gentilhomme en personnage crasseux. Le couple disparaît, un œil remplace la Lune puis plus rien. Pendant ce temps, le gentilhomme n'est pas reconnu par ses valets, qui le rouent de coup. La Lune revient, sous la forme d'un visage et se met à rire de moquerie.
Un homme bien habillé dessine sur un tableau un personnage du xviie siècle, puis laisse apparaître sur sa propre tête une coiffure de cette époque. Il dessine alors un vieil homme à barbe, attribut pileux qui apparaît alors sur le bas de son visage. Ensuite, il dessine un homme avec une grande moustache : sa coupe et sa barbe disparaissent, mais pour laisser place à cette même moustache. Il écrit sur le panneau : « Comic excentric », puis son visage se transforme en celui d'un clown, en général et enfin en diable.
Un prestidigitateur chinois se trouve à côté d'une table, il devient deux tables. Un fan devient un parasol, des lanternes apparaissent et disparaissent. Le magicien tourne le parasol ouvert devant lui, et un chien saute par derrière. Le chien devient une femme, puis une seconde femme apparaît. Le prestidigiant les assieds chacun sur une boîte à quelques mètres de distance: tout à coup, les femmes ont changé de place. La disparition et les transferts se poursuivent devant une toile de fond simple.
Un artisan renommé désire proposer à Louis XV le merveilleux éventail qu'il vient juste de terminer. Pour ce faire, il a demandé au chambellan de lui faire l'honneur de venir examiner l'instrument. Le chambellan arrive sur la terrasse du château de Versailles, suivi par des laquais portant sur leurs épaules l'énorme boîte qui renferme la merveille. Le chambellan va assister à un spectacle extraordinaire. La boîte s'ouvre d'elle-même et laisse apparaître un éventail gigantesque. Les motifs, qui ornent les sept branches qui le composent, font place à sept jolies dames de la cour en habit de fête, et c'est devant cet éventail humain que les seigneurs et dames de la cour dansent un menuet exquis. C'est à présent une fascinante fontaine vivante que nous avons devant les yeux, mais cette charmante vision finit par disparaître. Le chambellan, stupéfait, reste devant l'éventail qui se replie tout seul, avant que tout ne s'effondre sur lui.
Un gentleman (Méliès) se métamorphose en pêcheur à la ligne et met dans un aquarium des petits poissons qu'il pêche dans son chapeau. Il retrouve soudain ses habits bourgeois, mais le décor a changé autour de lui. Dans l'aquarium, magnifiquement transformé, apparaît une splendide sirène qui se change en une charmante femme. Le gentleman devient le dieu Neptune qui domine le tableau final, au milieu des naïades.
Il est intéressant que le catholique, mais le pro-Dreyfus-Méliès, fasse de ce film allégorique un juif symbolique, joué par Méliès lui-même, errant à travers les âges, répandu pour l'éternité par sa complicité dans la mort du Christ. À la surface, le film n'est pas antisémite tant qu'il illustre un principe de la foi catholique remontant à la période médiévale, toujours en vigueur à la fin du XIXe siècle. Ce dogme a conduit à une persécution généralisée des Juifs en Europe. L'Église romaine a officiellement abandonné cette politique au 21ème siècle, mais en 1904, le Juif de Méliès semble voué à errer pour toujours à travers son enfer personnel, avec le monde spirituel au-delà de résigné à le garder sur la tête de la société elle-même, bien que dans cette la société de cas est absente. Méliès traite d'un phénomène social comme sacré, créant une dissonance cognitive chez les téléspectateurs modernes. Néanmoins, la tempête d'éclair dans la ruine est impressionnante grâce au matting et à l'édition rapide sur le mat, un effet rare dans un titre de Méliès.
Un diable noir, fatigué de sa journée, se couche dans une chambre d’hôtel, lorsqu’il est dérangé part l’arrivée d’un voyageur. Il disparaît, mais lorsque le client de l’hôtel veut se coucher, le diable l’en empêche par tous les moyens. Le client devient fou. On l’emmène et le diable revient se coucher pour finir tranquillement sa nuit.
Le roi des Belges Léopold II, célèbre pour ses accidents d'automobile, entreprend de battre un record de vitesse en tentant de parcourir la distance de Paris à Monte-Carlo en deux heures seulement. Il part à bord de sa voiture, au milieu de la place de l'Opéra, entouré de vedettes du music-hall venues l'encourager. Après de multiples péripéties, le roi arrive finalement à-Monte-Carlo dans les temps et gagne son pari.
Le film rassemble trois épisodes de L'Odyssée d'Homère. Ulysse arrive dans l'île de la nymphe Calypso, après avoir fait naufrage. La nymphe le séduit. La légende dit qu'elle le retint sept ans dans son île. Puis Ulysse rencontre le cyclope Polyphème, dont il crève l'oeil unique avec un épieu. Avec Georges Méliès dans le rôle d'Ulysse.
Des joueurs sont réunis autour d’une table, dans un cercle de jeu clandestin. Un croupier dirige la partie. Soudain un valet annonce l’arrivée de la police. Le décor se transforme à vue en magasin de mode et atelier de couture. L’alerte passée, la partie reprend. Mais le commissaire de police et les agents reviennent. Cette fois-ci, tout le monde disparaît et ce sont les policiers qui se mettent à la table de jeu et entament une partie.
Dans son atelier, un inventeur exulte d'avoir créé un dirigeable. Soudain, des créatures apparaissent (deux nymphes et deux singes) et saccagent les lieux. Dans la deuxième scène, la demeure de l'inventeur est détruit, et il voit au loin son dirigeable voler, alors que des sirènes passent non loin. Puis, une boule de feu se dirige vers l'engin et le fait exploser. L'inventeur semble alors se réveiller et se retrouve dans son atelier du début, normal. Mais pris de colère, il envoie valser le plan du dirigeable.
Trois matelassiers sont en train de refaire un matelas de laine dans la rue, comme cela se faisait couramment vers 1900. Un clochard légèrement ivre se couche à l'intérieur du matelas, pendant que les travailleurs sont allés se réchauffer au café. Lorsqu'ils reviennent, ils sont horrifiés de voir leur matelas marcher tout seul ! Ainsi que les buveurs attablés à l'intérieur du café, lorsque le matelas pénètre tout debout devant eux !
Des affiches publicitaires s'animent, discutent entre elles, puis bombardent des sergents de ville venus constater l'agitation dans la rue. Les affiches tombent sur eux, puis ils se retrouvent accrochés à une grille, pendant que les personnages vivants des affiches défilent devant eux en les moquant. Le colleur d'affiches est joué par Georges Méliès.
Des bandits ont mis le feu à une ferme. Leur repaire est assiégé par des gendarmes. Ils s'enfuient, mais l'un deux est arrêté et emprisonné. Dans sa cellule, il voit la guillotine dans un cauchemar. On vient lui annoncer que son pourvoi en grâce est rejeté, on l'emmène et nous assistons à l'exécution capitale: sa tête tombe dans un panier à son, et son corps est emporté dans une malle en osier.
L'ingénieur William Crackford, amateur de records de vitesse, vend son âme à l'alchimiste Alcofrisbas, qui n'est autre que Satan, en échange de pilules magiques qui lui permettront de voyager selon ses désirs. Après une chevauchée céleste, en compagnie de son valet John, avec un cheval apocalyptique et une voiture astrale, Crackford, entraîné aux Enfers par Satan, finit sur un tournebroche! Avec Georges Méliès dans ie rôle de l'alchimiste Alcofrisbas.
Un alchimiste tente de faire quelques expériences, mais, fatigué, il s’endort. Pendant son sommeil, sa cornue devient géante. un diable surgit et fait apparaître des monstres divers à l’intérieur de la cornue qui finit par exploser. Le diable apparaît alors au milieu des flammes et pose son pied vainqueur sur le corps du magicien qui gît à terre, inanimé.
En adaptant le roman éponyme de Jules Verne, dont il est contemporain, Georges Méliès a choisi de faire une mise en scène fantaisiste pleine d’imagination. Il fait parcourir au Nautilus 200 000 lieues sous les mers soit dix fois plus que celui de Jules Verne. Le film est peuplé de créatures fantastiques, le capitaine Nemo lui-même doit combattre des crabes géants, des hippocampes et une pieuvre gigantesque... Georges Méliès a fait appel au corps de ballet du Châtelet pour jouer dans ce film tourné au studio de Montreuil avec de nombreux effets spéciaux réalisés par d’ingénieuses machines.
A l’Elysée, le roi Edouard VII et le président de la république occupent des chambres contiguës. Ils s’assoupissent et rêvent, chacun de leur côté, que le tunnel sous la Manche est creusé grâce à eux. On l’inaugure et le président Fallières arrive en gare de Charing-Cross à Londres par le train qui est passé dans le tunnel sous la Manche. Mais une collision se produit entre deux trains, et le tunnel s’effondre. Ce n’était qu’un cauchemar ; les deux chefs d’Etats se réveillent et se congratulent.
Un astronome cultivé, commençant à prendre de l'âge mais toujours en forme, donne des cours chez lui. Malheureusement ses étudiants lui manquent souvent de respect, ce qui l'affecte beaucoup. Alors que midi approche, tout s'assombrit. L'astronome court à l'étage pour accéder à son téléscope. Il voit alors une lune féminine s'approcher d'un soleil aux traits virils. C'est une éclipse ! La lune et le soleil sont réunis, et les étoiles apparaissent en se transformant en femmes. Mais l'enthousiasme du professeur lui fera perdre le peu de dignité qu'il lui reste...
Le titre est vital, car la majeure partie de l'action consiste en un homme bien habillé produisant magiquement une série d'objets pour fournir une chambre nue, qui culmine en invitant une charmante dame à partager son repas. En entendant les gardes s'approcher, l'homme renverse le processus, se terminant par une pièce nue lorsque les deux hommes entrent.
Une grand mère lit une histoire à son petit-fils, le soir, avant de le mettre au lit. L’enfant rêve qu’un ange vient le chercher pour le conduire au Pays des Jouets, puis une fée lui montre le jardin des femmes papillons. Le petit garçon se réveille et tend les mains vers le mur, mais il n’y a plus rien.
Les trois aides d’un apothicaire lui ont fait boire une potion hallucinogène pour lui faire une farce. L’apothicaire s’endort dans son laboratoire et voit apparaître des fantômes. Effrayé, il se débat contre eux. Réveillé, il conte ses aventures à ses aides qui lui conseillent d’aller voir un mage célèbre. Celui-ci lui fait rencontrer une fée qui transforme son officine en confiserie-patisserie où tous les pauvres viennent se restaurer.
Le Baron de Münchhausen a trop bien dîné avec ses amis. Il se met au lit, un peu éméché. Dans son sommeil agité, il voit des apparitions charmantes... et d’autres qui le sont moins. Il fait même de véritables cauchemars qui se déroulent dans le grand miroir installé au-dessus de son lit. A la fin, il brise le miroir avec sa table de nuit et se retrouve à l’extérieur de sa maison, accroché à une grille. Triste réveil !
La multiplication des expéditions polaires provoque une réunion de savants. On doit choisir le meilleur moyen pour parvenir au pôle Nord. C'est l'aérobus de l'ingénieur Maboul qui est désigné. Six savants de différentes nations l'accompagnent dans la redoutable expédition. D'autres voyageurs, employant différents moyens de locomotion, échouent lamentablement. L'aérobus atteint le pôle, mais s'écrase à l'atterrissage. Le Géant des neiges effraie les exploreurs, puis l'aiguille magnétique, axe du pôle, les retient collés à elle. Enfin, ils sont sauvés par un ballon dirigeable et regagnent triomphalement l'Institut. Avec Georges Méliès dans le rôle du Professeur Maboul.
Un prétendant évincé, aidé par le Diable auquel il a vendu son âme, enlève la princesse qu’il désirait épouser et l’enferme dans un cachot. Le Chevalier des Neiges, protégé par une fée qui lui a donné une rose comme talisman, la sauve et la ramène auprès du roi son père, pendant que le prétendant est pendu, et récupéré par le Diable qui l’entraîne en enfer.
Scène comique. Nous sommes chez le médecin. Àjuger par le rictus du patient, son cas est plutôt grave. Ayant diagnostiqué une indigestion aiguë, le docteur allonge immédiatement le malade sur la table d'opération. Le traitement commence : on lui coupe d'abord les bras et les jambes, puis on pratique dans la panse du malheureux une incision suffisamment large pour y passer le bras et en extraire différents objets. Évidemment, le patient se plaint d'une grande douleur; alors, pour le soulager, le docteur lui coupe la tête. Ensuite, après avoir pompé une dizaine de litres d'eau dans son estomac, le docteur recoud la plaie, qui cicatrice instantanément; puis il remet la tête en place. Il replace maintenant les jambes et les bras, mais dans sa précipitation il a interverti un bras et une jambe ! Il rectifie l'erreur et le patient, entièrement guéri et très satisfait, descend de la table, paie le docteur et sort du cabinet. Le médecin est joué par Méliès. La mise en garde d'Edison au début de ce film piraté est assez savoureuse.
Pygmalion vient d'achever la statue de Galathée. Il réussit à l'animer et veut la saisir, mais Galathée se dérobe et se sépare magiquement en deux parties : le buste d'un côté, le restant du corps de l'autre. Après une poursuite folle, au moment où il va enfin la saisir, la statue reprend son immobilité. Pygmalion est joué par Méliès.
Une vue extrê mement comique, où l'on voit un pochard essayer d'enfilerson manteau. Après l'avoir retiré, le voilà incapable de le remettre. Il demande de l'aide à deux passants. Ils prennent le manteau derrière le réverbère de telle sorte que, lorsque le pauvre bougre passe les manches, il se retrouve attaché au réverbère qu'il casse en essayant de se dégager, et il tombe dans le panier d'un pâtissier, dont ies gâteaux s'éparpillent sur le sol alertée par le bruit, la police intervient et conduit le pochard... et le réverbère pris cans le manteau au commissariat. Le pochard est joué par Méliès.
Les dîneurs sont fort troublés dans leur repas, les chaises disparaissant sous eux, la table toute servie s'élevant à une hauteur où ils ne peuvent rien atteindre, puis disparaissant dans le sol, pour réapparaître surchargée d'une énorme théière d'où sort un diable gigantesque qui les chasse. Méliès joue dans ce film. Il s'agit de l'un des premiers films dans lesquels est utilisée la fosse de scène, qui venait d'être creusée et équipée dans le studio de Montreuil.
Scène comique. Une bonne et un domestique ont décidé de faire des farces à leur patron, artiste peintre. La bonne commence par prendre la place du mannequin que le peintre a drapé et elle lui fait toutes sortes de plaisanteries. L'artiste, qui a fini par s'apercevoir de la substitution, va chercher un balai. Pendant ce temps, la bonne remet le mannequin à sa place et le peintre, croyant toujours avoir devant lui la bonne, frappe à coups de balai sur le mannequin qui, en tombant, renverse le chevalet, une armoire et un tas d'autres choses, qui tombent à leur tour sur le dos du malheureux peintre, pendant que la bonne et le domestique se tordent de rire. L'artiste est joué par Méliès.
Scène à transformations. Encore un nouveau truc. Un prestidigitateur se présente sur le devant de la scène avec une couronne de fleurs à la main. Il la fixe au mur du fond et, après de nombreuses passes magiques, son image apparaît dans la couronne. Puis ce sont d'autres personnages qui discutent avec l'illusionniste. Un splendide sujet plein de surprises. Le prestidigitateur est joué par Méliès.
Le capitaine Dreyfus a été arrêté le 15 octobre 1894, convaincu d'espionnage au profit de l'Allemagne. Il est condamné le 22 décembre 1894 au bagne à perpétuité, dégradé le 5 janvier 1895, puis envoyé en Guyane. Sa famille et ses amis sont persuadés de son innocence. L'opinion publique s'en mêle. Georges Méliès se range aux côtés des défenseurs de Dreyfus: Clemenceau, Zola, Anatole France et tant d'autres qui donneront naissance au vocable des « intellectuels ». En 1899, au moment de la révision du procès d'Alfred Dreyfus à Rennes, Georges Méliès tourne, dans son studio de Montreuil, onze courts-métrages retraçant en flash-back ce qui s'est passé depuis 189. Il joue lui-meme le role de Maitre Labori, l'un des deux avocats de Dreyfus, affirmant ainsi ses convictions. Ces films furent interdits en France à l'epoque, car on craignait des bagarres tant les esprits etaient echauffés. Ils rencontrerent un vif succès à l'etranger, notamment en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne, ou ils furent retrouvés. Seuls 3 épisodes retrouvés sur les 11 films par Georges Méliès, vous sont ici présentés. Avec Georges Méliès dans le role de l'avocat
Scène comique. Un monsieur d'un certain âge admire un grand vase qui se transforme sous ses yeux et les nôtres en une jolie jeune fille. Elle descend de son socle et se met à danser pour le vieil homme, puis, d'une façon totalement magique, la voilà qui s'élève dans l'espace, en exécutant des figures sans l'aide d'aucun support. Après cette séance extraordinaire, voici, pourfinir, des jeunes filles qui forment un fort joli tableau vivant. Le monsieur les regarde avec un étonnement admiratif. Le public qui verra ce film goûtera un plaisir égal au sien.
Nous sommes dans le palais d'un rajah décoré de statues de divinités indoues. Un brahmine vient saluer le rajah, entouré de ses femmes, et il commence ses miracles en animant les trois divinités bouddhistes, puis il leur fait reprendre leur forme première. Ensuite, prenant son bâton de voyage comme point d'appui, il se soulève de terre et reste suspendu magiquement dans l'espace. Redescendu, il fait apparaître sur une estrade trois prêtresses qu'il isole du sol ; elles restent ainsi suspendues dans l'air et disparaissent comme des ombres. Lui-même disparaît dans un nuage de fumée. Le brahmine est joué par Méliès.
Le sculpteur du roi, Benvenuto Cellini, est conduit dans un donjon pour n'avoir rien produit depuis longtemps qui plaise à Sa Majesté, et il restera là tant qu'il ne se sera pas remis sérieusement au travail. Il essaie d'imaginer un sujet qui pourrait convenir au roi et qui lui permettrait ainsi de recouvrer la liberté. Il se met ainsi à modeler une tête dont il est finalement très mécontent. C'est alors qu'apparaît, par l'action de quelque force invisible, une ravissante créature dans une pose pleine de grâce. Il la regarde, ébahi, et commence immédiatement à en faire un modelage. Sitôt qu'il a terminé, le modèle disparaît. Cellini est tellement sous le charme de sa sculpture qu'il n'a pas entendu le roi arriver avec le geôlier pour le mener au lieu de son exécution. On en vient aux mains, mais le roi est tellement fasciné par cette nouvelle œuvre qu'il en oublie de prêter main-forte au geôlier, lequel, également subjugué par la sculpture, ne pense pas plus que le roi au prisonnier. Cellini s'empare de la clef du donjon et prend la fuite, après avoir verrouillé la porte derrière lui, faisant prisonniers les deux méchants hommes. Réalisant que le prisonnier a pris la fuite, le geôlier se rue sur la porte et tambourine comme un fou, ce qui sort le roi de sa torpeur et le met dans un état de fureur absolue. C'est l'un des plus intéressants sujets produits depuis longtemps. Cellini est joué par Méliès.
En hiver, deux cambrioleurs sont surpris dans une maison par une domestique qu'ils neutralisent. Ils arrivent à s'enfuir dans le jardin après avoir molesté la propriétaire, que le concierge vient secourir. Poursuivis par la police, ils terrassent un agent qu'ils enveloppent de neige jusqu'à en faire une énorme boule. L'agent gelé est ranimé au commissariat par ses collègues, grâce à des méthodes peu orthodoxes. Pris de frénésie, il saccage le commissariat. Les cambioleurs défont leurs liens, réussissent à maîtriser l'agent et sont félicités par le commissaire pour avoir rétabli le calme. La propriétaire et le concierge venus se plaindre sont tournés en dérision par les forces de l'ordre. Ce film comporte un plan extraordinaire, tourné dans le jardin de la propriété de Méliès à Montreuil-sous-Bois: on y voit le studio A en arrière-plan ! Il s'agit là du seul exemple connu.