Dès l’entame des années 1980, la tension entre l’Iran des mollahs et l’Irak du raïs, Saddam Hussein, est à son paroxysme. Les Occidentaux voient en ce dernier un ultime rempart contre l’expansion islamiste de l’Iran. À ce titre, les Etats-Unis, dirigés par Reagan, coopèrent militairement avec Bagdad. Voulant par-dessus tout éviter l’essor de l’influence iranienne, les Occidentaux iront jusqu’à fermer les yeux sur le recours aux armes chimiques utilisé par le raïs. À tel point qu’au terme de cette guerre, longue de huit ans, Saddam Hussein se croit devenu le protégé des forces occidentales. L’avenir lui donnera tort.
Le 2 août 1990, se croyant intouchable, Saddam Hussein envahit le Koweït. Une décision qui aura des conséquences dévastatrices pour son régime. Cette attaque déclenche la guerre du Golfe (jusqu’à l'opération Tempête du désert, en janvier-février 1991), au cours de laquelle l’Irak éprouvera la puissance de feu démesurée des Américains : 100 000 soldats et 60 000 civils y perdront la vie. À cette hécatombe s’ajouteront les centaines de milliers de victimes mortes de malnutrition suite aux effets de l’embargo de douze ans instauré après la guerre. Mais le nouvel ennemi juré de Washington, Saddam, lui, tient bon.
11 septembre 2001. Les attentats de New York contre les tours jumelles offrent l’occasion au gouvernement américain de faire tomber Saddam Hussein. Pour parvenir à ses fins, l’administration Bush l’accuse de détenir des armes de destruction massive et d’entretenir des liens avec Al-Qaïda, le groupe terroriste instigateur des attentats du 11-Septembre. Malgré la désapprobation du Conseil de sécurité des Nations unies et celle d’une partie de la communauté internationale qui fustige les mensonges avancés par Washington pour déclarer la guerre, le régime irakien est rapidement renversé. Pour autant, le chaos s’installe dans le pays, bientôt déstabilisé par des dissensions internes entre sunnites et chiites.
Au lendemain de la mort de Saddam Hussein, l’Irak est plus divisé que jamais. Le raïs était un dictateur, mais il avait réussi à tenir un peuple composé de sunnites, de chiites et de minorités ethniques et religieuses. En 2007, la guerre civile fait rage. Les Américains, dépassés par la situation, assistent impuissants à l’expansion du terrorisme islamiste. Pour le combattre, ils financent les combattants sunnites pour tenir tête à Al-Qaïda en Irak, et soutenir le nouveau régime. L’arrivée au pouvoir de Barak Obama changera cependant la donne puisqu’il décidera du retrait des troupes américaines en 2011. Décision qui permettra à l’Iran d’étendre son influence dans la région et à Daesh d’y prospérer.