Année après année, l’Organisation des Nations unies (ONU) classe le Costa Rica parmi les pays les plus heureux au monde. La province de Guanacaste détient la longévité la plus élevée d’Amérique centrale. Ses habitants s’estiment heureux, même les plus modestes. Non loin des plages paradisiaques, des quasi-centenaires continuent pourtant à travailler quotidiennement dans les champs ou en mer, comme Paolo, paysan de 92 ans, ou le vieux pêcheur Gregorio. D’où vient cette étonnante énergie chez ces personnes d’âge canonique ? Pour l’un des sociologues au service de l’ONU, longévité et vie heureuse seraient intimement liées à la simplicité de leur mode de vie, qui ne valorise aucunement la quête de la richesse, ainsi qu'à leur sens aigu de la communauté.
L’Abkhazie est une région aux collines verdoyantes, située entre les montagnes du Caucase et les bords de la mer Noire. Le climat doux de cette "perle du Caucase" semble favoriser la longévité de ses habitants, bien supérieure à celle des autres régions de l’ex-URSS. Depuis des siècles, les nombreux conflits entre communautés ont rendu indispensable l’unité et la solidarité au sein des familles, et favorisé le maintien de traditions millénaires. À la différence du monde occidental industrialisé, les personnes âgées y sont au centre des familles, et les échanges entre générations sont riches et nombreux.
Non loin de l’antique voie Appienne, le petit village de Campodimele, perché sur une colline, n’a jamais compté plus de mille âmes. Faute de place pour l’élevage bovin, on n'y consomme pas de viande rouge. Manger le fruit de son labeur, vivre en communauté et s’en tenir au nécessaire : telles semblent être les clés de la longue vie de ses habitants. Et quand la médecine s’est penchée sur ce village, elle a fait une découverte étonnante : un quart de sa population porte une mutation génétique responsable d’une accélération du métabolisme, qui rend peu prédisposé aux "maladies de civilisation". Les habitants de Campodimele auraient-ils en eux-mêmes leur propre fontaine de jouvence ?
Magnifique coin de paradis au sud de la Chine, l'île de Hainan est devenue un lieu de villégiature très prisé des Chinois aisés. Un boom touristique qui n’est pas sans lien avec sa réputation d’"île de la longévité". Mais qu’ont en commun les personnes qui vivent le plus longtemps ? 90% d’entre elles vivent à la campagne ; elles se distinguent également par une vision positive de l’existence, une certaine forme d’insouciance, une disposition à aider leur prochain. Des chercheurs de l’université de Hainan ont également mis en évidence l’importance de l’activité physique et d’une alimentation saine et riche en légumes verts et pauvre en viande. Les Wu, couple d’habitants de l’île qui atteignent 207 ans à eux deux, en sont les exemples bien vivants.
Non loin de Los Angeles, la petite ville de Loma Linda bat les records de longévité aux États-Unis. Elle a une longue histoire de vie saine, avec la création en 1956 du deuxième marché végétarien du pays. Sa particularité : l’implantation locale de l’église adventiste du septième jour, communauté religieuse à la morale plutôt libérale, pour qui le corps est le "temple de Dieu", qu'il s’agit donc de traiter avec grand soin. Outre la recherche d’une vie heureuse, cette église prône un mode de vie des plus équilibrés : alimentation végétarienne, renoncement à l’alcool et aux cigarettes, activité sportive régulière et rythme de travail posé. À Loma Linda, nul besoin de traditions millénaires pour vivre vieux.