Le peuple Baining vit en petits groupes disséminés dans la jungle de la péninsule montagneuse de la Gazelle, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Plusieurs fois l'an, pour des motifs variés, la tribu exécute un rituel au cours duquel des hommes masqués dansent au-dessus d'un immense brasier. Paul a invité l'anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke à partager une danse du feu organisée à l'occasion d'une cérémonie funéraire. Les membres de son village vont brûler les souvenirs de leurs morts pour leur dire définitivement adieu.
Tous les ans, le 24 mai, les gens du voyage disséminés aux quatre coins de l'Europe convergent vers les Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue, pour un grand rituel festif en l'honneur de Sara, leur sainte patronne. Lilou et Jean-Patrick ont invité Anne-Sylvie Malbrancke à participer à ce pèlerinage annuel, considéré comme l’acte religieux le plus important pour la communauté gitane.
En Éthiopie, dans la région du Tigré, l'église d'Abuna Yemata Guh, perchée à 800 mètres d'altitude, est sans doute le lieu de culte le moins accessible de la planète. Pourtant, chaque jour, des hommes et des femmes risquent leur vie pour y faire baptiser leurs nouveau-nés. Anne-Sylvie Malbrancke part rejoindre Khasa, qui prépare le baptême de sa fille Arsiema. Khasa respecte la loi de Moïse, issue de l'Ancien Testament, qui demande que les petites filles soient baptisées quatre-vingts jours exactement après leur naissance. Comme la majorité des Éthiopiens, Khasa et sa famille sont chrétiens orthodoxes. L'Éthiopie est le premier pays d'Afrique à avoir été évangélisé, au IVe siècle. Depuis, les rites ont très peu évolué.
Dans les cimetières de la région de Sacatepéquez, au Guatemala, chaque 1er novembre, les habitants, au lieu de pleurer leurs morts, leur envoient des cerfs-volants. Anne-Sylvie Malbrancke va découvrir comment un fil et des papiers colorés voguant au vent permettent aux Guatémaltèques de communiquer avec leurs ancêtres. Ce rituel de la Toussaint, fête catholique, trouve son origine dans la civilisation maya.
Depuis l'Antiquité, à l'occasion de l'équinoxe de printemps, l'Inde tout entière célèbre "Holi", la fête des couleurs. Lors de cette cérémonie, chaque Indien, quelle que soit sa caste, lance de la poudre colorée au visage de ceux qu'il croise. C'est dans une partie conservatrice de l'Uttar Pradesh que ce rituel hindou est vécu avec le plus de ferveur.
En mai, des milliers de Quechua, un peuple des hauts plateaux boliviens, se réunissent à Macha pour le rituel le plus violent d'Amérique latine : le "tinku". À plus de 4 000 mètres d'altitude, l'anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke rejoint Augustino, un agriculteur de 34 ans, qui participe cette année à son quinzième "tinku". Demain, malgré le danger, il affrontera les hommes des villages voisins...
En Inde, la majorité des mariages sont arrangés. L'anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke se rend à Jaipur, au Rajasthan, pour assister à l’union de Meenal et Vineet, tous deux issus de la caste supérieure des brahmanes. La jeune femme a étudié, travaille et gagne sa vie. Pourtant, elle a demandé à sa mère de lui trouver l’époux idéal... Le rituel du mariage est rythmé par de nombreuses étapes. La veille, les femmes se réunissent pour le henné. Le jour J, le futur marié rejoint le lieu de la cérémonie à cheval. Après l’échange traditionnel des colliers de fleurs et des sept promesses (pour autant de vies partagées), le jeune homme dépose une poudre orange sur le front de Meenal : elle est désormais sa femme.
Chaque année, des milliers de Birmans affluent dans le village de Taungbyon pour adresser leurs prières aux "nat", des esprits qui exaucent les voeux. Les fidèles paient des médiums pour danser, car c’est ainsi qu’ils entrent en communication avec les "nat". La plupart d’entre eux sont des hommes, travestis ou homosexuels. Dans un pays où l’homosexualité demeure illégale, ils peuvent ainsi vivre librement leur différence le temps du rituel. L'anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke accompagne Daw Kyar Ma, une commerçante de Rangoon, qui espère que les nat guériront son mari, malade du pancréas.
Aux Samoa, le tatouage est avant tout un rite d'appartenance au groupe et surmonter la douleur fait partie intégrante du processus. Stivi, samoan résidant aux États-Unis, a décidé de subir ce rituel : cela fait deux semaines qu’il se fait tatouer tous les jours et il est au bord de l’épuisement. Surmonter la douleur lui permettra de s’approcher du statut d’homme accompli, comme le veut la tradition samoan. Abandonner serait une honte pour lui et toute sa famille.
À Séville, la Semaine sainte revêt une importance capitale. Du dimanche des Rameaux au dimanche de Pâques, plusieurs dizaines de processions se succèdent dans la ville, chacune menée par l'une des soixante confréries qui y siègent. Chaque confrérie a sa propre histoire, sa propre tradition et possède un ou plusieurs autels qui sont portés à dos d'hommes tout le long du parcours. Autant de façons de marquer la joie, le deuil, la ferveur, l'espoir ou l'intensité totalement hystérique de certains, comme le recueillement silencieux des autres.
Depuis plus de 700 ans, selon la légende, les chamans des Huaringas, ces lagunes sacrées situées à la frontière du Pérou et de l'Équateur, puisent dans l'âme des paysages pour soigner la population. L'anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke part rejoindre Jenny, une jeune Péruvienne qui a traversé tout le pays et dépensé une bonne partie de ses économies pour demander aux lacs sacrés de la guérir. Le rituel prendra place chez Oscar Herrera, l'un des chamans les plus réputés de la région. Tous les ans, il reçoit une centaine de personnes dans la même situation que la jeune femme. Les objets qu'il utilise pour guérir viennent de systèmes symboliques très différents : certains sont hérités des Incas, d'autres du christianisme. La première partie de la cérémonie dure toute la nuit, avant l'étape la plus importante du rituel, l'immersion au sein des eaux sacrées, par 6 °C et à plus de 3 800 mètres d'altitude.
Dans l'extrême sud de l'Éthiopie, dans la basse vallée de l'Omo, huit grandes ethnies cohabitent, dont les Hamar, un peuple de semi-nomades de la savane. Le bétail occupe une place centrale dans leurs rituels. L'anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke assiste à l'ukuli du jeune Wale, 20 ans, pour devenir un homme. Simple et périlleux, ce rite de passage consiste à sauter trois fois sans tomber par-dessus plusieurs vaches alignées les unes près des autres. S'il échoue, le jeune homme subira la moquerie du village et ne pourra pas se marier. Pour le soutenir, les femmes de sa famille se font fouetter le dos. Cette coutume, considérée comme dégradante, est désormais interdite par le gouvernement.
Depuis plus de trois siècles, l'un des carnavals les plus spectaculaires des Caraïbes se déroule à Jacmel, sur la côte sud de l'île d'Haïti. Malgré, ou peut-être à cause des dictatures sanguinaires, des catastrophes naturelles, de l'esclavage ou des épidémies qui se sont successivement abattus sur l'île, les festivités revêtent ici une intensité qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.
Sur les hauts plateaux de Madagascar, les Merina entretiennent un lien singulier avec leurs défunts. De juillet à septembre, ils profitent de la saison sèche pour organiser un rite traditionnel : le "famadihana", ou "retournement des morts". C'est aux côtés de Ndriana que l'anthropologue Anne-Sylvie Malbrancke va découvrir cette tradition malgache.