Dur, dur, le travail de marin en plus de la vie de colon! Surtout quand cette portion de travail est plus grande que ce à quoi on s’attendait. C’est ce que constatent les colons après quelques jours à effectuer leurs quarts de travail, de jour comme de nuit. On fait au canif des coches sur le mur pour compter les jours. Tout est difficile sur un navire à l’époque coloniale : aller à la toilette, faire la vaisselle et les repas, garder le feu et l’équilibre sur un plancher toujours en mouvement, la hiérarchie quasi militaire et les ordres criés auxquels il faut répondre au doigt et à l’œil en se sentant plutôt incompétent et le mal de mer persistant qui abaisse le moral. Pour Anthony en particulier s’ajoutent à cela l’incompréhension des ordres donnés en anglais et une résistance naturelle à l’autorité. Charles-Édouard, de son côté, se demande à quoi s’attendaient donc ses camarades. Certains apprécient de plus en plus le travail dans les cordages, tandis que d’autres grincent un peu des dents en frottant à la brosse et à grande eau le pont de L’Espérance. Les colons sont, de plus, confrontés à la modernité et aux repas substantiels préparés sur le navire pour les autres matelots, et qui leur passent sous le nez trois fois par jour, sortant de la cuisine de Donald, le chef cuisinier. De leur côté, il a fallu 11 jours pour recueillir les 10 œufs nécessaires pour préparer une première omelette. Cela amène un grand débat : vaut-il mieux manger l’œuf ou la poule? Un bris sur le navire provoque un branle-bas de combat qui leur fait comprendre à quel point le navire doit être la priorité, en toutes circonstances.