Adolescent, Robert Ménard est envoyé à l’école de réforme où il passera quatre ans. À sa sortie, il deviendra policier, mais ses bourdes de jeunesse ont laissé des traces. Pendant 16 ans, comme agent infiltrateur, il sera tour à tour ouvrier, journaliste, camionneur, prêtre, électricien pour se rapprocher de la mafia italienne et poète pour infiltrer des membres du FLQ. Il n’a peur de rien et fait goûter les méthodes peu orthodoxes de l’époque à plusieurs, dont les frères Dubois.
Au somment de sa carrière comme agent infiltrateur, Robert Ménard vit au-dessus de la crèmerie et du bar où Paolo Violi, chef de la mafia montréalaise, conduit ses affaires et enregistre leurs conversations. Le dépôt des bandes devant la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO) en novembre 1975 constitue l'un des moments forts de l'enquête publique. Puis, après 16 ans à jongler avec les dizaines d’identités, il joint la patrouille de nuit, pour « combattre le crime à sa manière ».
La dissolution de la patrouille de nuit en 1979 prive Robert Ménard de ce qu’il aime le plus : l’action. Il joint la division des homicides et vols qualifiés. Ce sont des années mouvementées lors desquels il tue un suspect en plus de subir de nombreuses blessures, dont la perte d’un poumon, d’un index, de l’ouïe et d’un genou détruit alors qu’il était en devoir. Après presque 31 ans au sein de la police montréalaise, il doit prendre sa retraite, lui pour qui la police, c’était toute sa vie.