La veille de Noël 1899, dans la campagne enneigée de Saint-Libéral-sur-Diamond, deux garçonnets, Léon, fils d’Amélie et Émile Dupeuch, et Pierre-Édouard, fils de Marguerite et Jean-Édouard Vialhe, rentrent précipitamment d’une chasse aux grives, suivis par des loups auxquels ils doivent abandonner leurs prises. Une semaine plus tard, à l’aube de l’année 1900, vient au monde Mathilde Dupeuch, fille d’Amélie et Émile, et sœur de Léon. Se voyant atteint dans sa dignité après les aides offertes à l’occasion de la naissance de sa fille Mathide et qu’il ne peut rendre vu sa faible condition sociale, Émile Dupeuch se pend. En fin de scolarité, Pierre-Édouard ayant obtenu son certificat d’études primaires, lui et son père sont sollicités par l’instituteur et le curé du village pour lui faire poursuivre ses études. Jean-Édouard Vialhe refuse les propositions, tenant à conserver Pierre-Édouard à la ferme, aux côtés de ses deux sœurs Louise et Berthe.
Le chemin de fer arrive à Saint-Libéral. Édouard Vialhe, le grand-père, meurt (1909), ainsi que le mari de Louise, Octave, de maladie. Peu après son retour du service militaire, Pierre-Édouard se brouille avec son père, quitte la ferme et trouve du travail dans la région de Meaux. Léonie Vialhe, la grand-mère, meurt à son tour (1914). La guerre éclate en 1914, Berthe quitte également la ferme en cachette à l’occasion des obsèques du premier villageois tué à la guerre. Pierre-Édouard, rappelé, rencontre à la faveur d’une permission Mathilde, la jeune sœur de son ami Léon Dupeuch et, à la fin du conflit, retourne au pays après avoir frôlé la mort au combat.
Pierre-Édouard et Mathilde décident de se marier, et, toujours brouillés avec Jean-Édouard opposé à leur mariage, les deux époux s’installent à Coste-Roche, fermette proche du village et achetée par Léon Dupeuch devenu maquignon. Le premier enfant, Jacques arrive au foyer de Pierre-Édouard et Mathilde en 1920 alors que Jean-Édouard, le père, est devenu maire de Saint-Libéral. La mère, Marguerite Vialhe, décède (1920), et Jean-Édouard se retrouve seul à la ferme, le retour de Pierre-Édouard et Mathilde n’étant pas encore à l’ordre du jour. Jean-Édouard Vialhe, isolé et vieillissant, ravalant ses rancœurs, se réconcilie avec Pierre-Édouard et Mathilde en leur laissant la gestion de la ferme. Trois enfants sont arrivés dans la famille : Jacques (1920), Paul (1922) et Mauricette.
Léon Dupeuch, nouveau maire de Saint-Libéral, annonce son mariage. L’électricité arrive au village. Pierre-Édouard Vialhe poursuit la modernisation de la ferme. Nicolas, réfugié serbe, est engagé pour travailler à la ferme qui continue à prospérer. Jacques et Paul Vialhe poursuivent leur scolarité au collège de Brive, mais Paul, peu attiré par les études, quitte celles-ci et s’engage aux côtés de Léon Dupeuch comme aide-marchand de bestiaux. Félix, fils de Louise Vialhe restée dans l’Orléanais, vient découvrir le pays avec sa femme Thérèse.
Jacques Vialhe obtient son bac et s’inscrit dans une école vétérinaire. Félix perd sa femme Thérèse en couche lors de la naissance de leur fils Pierre. Berthe Vialhe, devenue parisienne, se marie avec un émigré allemand. La guerre éclate en 1939. Jacques s’engage ; Félix est rappelé; Louise et son petit-fils Pierre se réfugient à la ferme. Félix finit par rejoindre Londres. Jacques est prisonnier en Allemagne. Paul s’engage dans la Résistance et retrouve bientôt son cousin Félix en Angleterre. Berthe revient à son tour au pays avec son fils adoptif Gérard qu’elle laisse à Louise, en décidant de retourner à Paris où elle participe clandestinement à la Résistance, son mari allemand, opposant antinazi étant mort dans un camp. Les allemands entrent à Saint-Libéral. Berthe Vialhe est arrêtée à Paris et part en captivité dans un camp.
La Libération. Jacques rentre de sa captivité dans une ferme allemande. Berthe est rentrée de Ravensbruck et reste vivre à la ferme. Paul a rempilé dans l’armée. Jean-Édouard Vialhe meurt (1945) et Pierre-Édouard décide du partage des terres avec ses sœurs. Mauricette se marie. Jacques, à qui est promise la ferme familiale, rencontre Michèle et se marie (1946). Léon Dupeuch achète le château du village. Jacques reprend la ferme et s’installe provisoirement à Coste-Roche comme jadis ses parents. Il poursuit la modernisation de la ferme. Paul revient en permission avant de partir en Indochine. Jacques se présente aux élections cantonales, aidé par Léon Dupeuch, et devient conseiller général de Corrèze. Nicolas, le commis, meurt au pied de ses ruches (1956). Paul est tué en Algérie pendant les événements (1958). Louise revient vivre au pays auprès de son frère et de sa sœur. Pierre-Édouard et Mathilde Vialhe, désormais âgés, se retirent progressivement des travaux de la ferme avec la satisfaction des devoirs accomplis.