Au Groenland, nous découvrons deux petits villages : Oqaatsut, au-dessus du cercle polaire, puis Igaliku, dans le sud verdoyant, auquel le pays doit son nom. À Oqaatsut (autrefois nommé Rodebay, « la baie rouge »), la population mêle Inuits et Danois, et les langues se mélangent : le Groenland, qui a longtemps été une colonie danoise, n’est autonome que depuis 2009, et la langue autochtone a été proscrite de longues années : dans les années 1970, elle n’était même plus enseignée à l’école. Quelles perspectives pour ces écoliers du bout du monde, et pour leurs parents ? Dans cette région d’un isolement extrême, le quotidien est rythmé par des activités encore traditionnelles : pêche à la palangre, chasse à la baleine ou au phoque, et élevage de chiens de traîneau. C’est en brise-glace que l’équipe rejoint Igaliku, village de 33 âmes au sud du Groenland, étonnamment verdoyant. C’est dans ce village classé au patrimoine mondial de l’UNESCO que les Vikings s’installèrent il y a mille ans, avant de laisser la place aux Inuits. On revisitera Oqaatsut en hiver : les températures y descendent jusqu’à moins quarante degrés. Face à l’immensité des éléments, on se sent humble…
Pour partir à la découverte du Spitzberg, mieux vaut s’habiller chaudement : cette île de Norvège, située dans l’archipel du Svalbard, à mi-chemin entre le continent et le pôle Nord, a une température moyenne de -5 degrés. Pas d’arbres, et plus d’ours blancs que d’habitants – au cœur de l’Arctique, c’est une terre particulièrement inhospitalière. Malte Jochmann, géologue, travaille sur le gisement de charbon qui fait vivre la région, et sa population de mineurs qui se féminise de plus en plus. La géographe Elke Morgner travaille à la prévention des avalanches. L’ours polaire est la mascotte de l’île, aussi admirée que crainte, et chacun se déplace armé de peur de faire une mauvaise rencontre. Entre traîneaux à chiens et motoneige, on découvrira également les impressionnants glaciers, les plus petits arbres du monde et même des fossiles de coraux.
C’est le solstice d’hiver sur l’île de Litløya, au large de Narvik. En Laponie, au-delà du cercle polaire, le quotidien est éprouvant et solitaire pour la gardienne de phare Elena Hansteenson, unique habitante à l’année de la petite île. Elle s’y plaît pourtant, fascinée par les forces de la nature qui s’y déploient. Dans la ville suédoise de Kiruna, on rencontre une sculptrice sur glace, qui conçoit des chambres d’un hôtel très particulier, et des éleveurs de rennes. Ces animaux sont au cœur des traditions des Sami, autochtones aujourd’hui sédentarisés, qui luttent pour la préservation de leur mode de vie et contre le projet d’implantation d'une société minière. Deux localités que nous redécouvrirons sous le soleil de l’été, alors qu’elles se parent de couleurs verdoyantes.