B.B., deux initiales mythiques qui ont fait le tour du monde. Des milliers de photos, une cinquantaine de films et des millions d’admirateurs : Brigitte Bardot est une star incontestée. Aujourd’hui, à 73 ans, souffrant d’arthrose, celle qui a fait ses adieux au cinéma à 39 ans se montre émouvante et drôle devant la caméra de Benjamin Roussel. Ce portrait sans fard présente toutes les facettes d’un destin exceptionnel : ses bonheurs, mais aussi ses déchirures, ses souffrances et ses combats pour la protection des animaux. “Je vieillis, comme tout le monde.
Réalisateur prolifique aux cinquante-sept films, Claude Chabrol, 77 ans en 2007, est un monstre du cinéma français. Qui est vraiment cet épicurien, sympathique et bonhomme mais volontiers provocateur ? Parce qu’il a collaboré sur treize de ses films, Jean-Bernard Thomasson connaît bien le pionnier de la Nouvelle Vague. Il a mis à profit cette relation privilégiée pour démasquer l’homme privé derrière l’homme public. "Pendant la guerre, mes parents m’ont laissé là (à Sardent, dans la Creuse). Je suis resté tout seul avec ma grand-mère, avec une bonne qui était une fille formidable (…) C’était douloureux d’être séparé de mes parents. Mais en même temps, j’essaie toujours de voir ce qu’il y a de bien dans ce qui arrive, j’ai un tempérament optimiste. J’ai eu des moments, pas de cafard, mais de tristesse, et puis je me disais : ’Allez, profite de ce que tu as’. Quand je suis rentré à Paris, je n’ai eu de cesse d’affirmer mon indépendance. "Tout ce qu’un gosse vit entre 10 et 15 ans laisse des traces. C’est à cet âge-là que j’ai connu l’acte sexuel, alors ça été important, en plus avec une fille qui avait deux ans de plus que moi (…) J’ai été dépucelé à 13 ans, c’était un peu jeune. A l’époque, je lisais Madame Bovary, et je me souviens que ce jour-là, j’avais hâte de rentrer lire Madame Bovary. Ça n’avait pas dû être triomphal ! (Rires.) "Le Beau Serge est mon premier long métrage et a été le premier film à officialiser la Nouvelle Vague. Cette notion ne me plaisait pas, parce que c’était opposer les uns aux autres. D’ailleurs, je me souviens avoir écrit dans Les Cahiers du cinéma, au Festival de Cannes, en 1958, un article qui se terminait par : ’Il n’y a pas de vague, il n’y a que la mer’… C’était énervant, la Nouvelle Vague, d’autant plus qu’on sentait la récupération politique arriver à plein nez, parce que c’était aussi la naiss
Chercheur inclassable, Edgar Morin, né Edgar Nahoum, apprend à ses contemporains à regarder le monde depuis un demi-siècle. Sociologue, philosophe et écrivain, il reste, à 86 ans, un génial touche-à-tout, connecteur de connaissances. Du Pérou à Ménilmontant, ses pérégrinations, agrémentées d’images d’archives, lui permettent de se confier sur ses vies : celle de résistant, de communiste, d’écologiste… “J’aime beaucoup le côté pré-posthume. Lorsque l’on donne mon nom à quelque chose, c’est comme si, mort, j’étais quand même assez vivant pour contempler ces choses. C’est rare ! Je jouis vivant de choses qui devraient arriver après ma mort. C’est donc très agréable. Je suis animé par un sentiment de solidarité planétaire, comme l’esprit de la vallée qui rassemble toutes les eaux qui se déversent. C’est ce sentiment de foi qui m’a fait faire ce voyage dans les parties de la connaissance, cette façon de montrer comment ces éléments de connaissance séparés peuvent être reliés les uns aux autres. Ces facultés créatrices qui existent dans l’humanité peuvent se réveiller. Ce sont elles qui peuvent produire les métamorphoses. Donc, le paradoxe, c’est que ce qui nous conduit vers l’abîme est en même temps ce qui nous conduit vers le salut. S’il y a une espérance, elle est inséparable de la désespérance dans laquelle elle va naître. (Professeur à Nanterre en mai 1968) J’avais donc cette expérience. Dès qu’il y a eu la première occupation, j’y étais. J’étais un des rares, parce que la presse n’avait aucune antenne dans ces milieux juvéniles. D’ailleurs, ça m’a tout de suite enthousiasmé, car le Mai 68 du début était un mouvement profondément libertaire. (En Californie à la fin des années 60) C’étaient les derniers temps de ce qu’on appelait la contre-culture juvénile. Les hippies avaient vraiment une aspiration à vouloir changer la vie. Ils se rendaient compte
Un film à grands traits Jean Nouvel : une vie d'architecte comme un édifice, fondée et charpentée, ou une vie comme une ville, faite de strates de grandes avenues, de croisements, de mémoires. Le film, comme le réseau complexe qui mène l'enfant de Sarlat à la reconnaissance internationale du Pritzker Prize. Au début, le film relève du récit chronologique classique, convoque les photos de famille et les souvenirs. Puis tout s'embrouille et tout s'entrecroise : dans la vie de l'architecte sexagénaire, les souvenirs anciens comme les moments d'aujourd'hui nourrissent les projets. Tout s'explique dans les dédales d'une conversation pleine d'hypertextes, de choses plus ou moins importantes, sans savoir ce qui se joue dans l'anecdote d'une partie de pétanque, d'un dîner de famille.
Égérie des sixties, figure incontournable de la chanson française depuis plus de quarante ans, Françoise Hardy revient, dans ce volet de la collection Empreintes, sur son enfance chaotique, sa vie amoureuse tourmentée et sa carrière. Entrecoupé d'interviews de Charlotte Rampling, d'Etienne Daho et de son fils, Thomas Dutronc, ce documentaire éclaire la personnalité de cette antimondaine.