Réalisateur prolifique aux cinquante-sept films, Claude Chabrol, 77 ans en 2007, est un monstre du cinéma français. Qui est vraiment cet épicurien, sympathique et bonhomme mais volontiers provocateur ? Parce qu’il a collaboré sur treize de ses films, Jean-Bernard Thomasson connaît bien le pionnier de la Nouvelle Vague. Il a mis à profit cette relation privilégiée pour démasquer l’homme privé derrière l’homme public. "Pendant la guerre, mes parents m’ont laissé là (à Sardent, dans la Creuse). Je suis resté tout seul avec ma grand-mère, avec une bonne qui était une fille formidable (…) C’était douloureux d’être séparé de mes parents. Mais en même temps, j’essaie toujours de voir ce qu’il y a de bien dans ce qui arrive, j’ai un tempérament optimiste. J’ai eu des moments, pas de cafard, mais de tristesse, et puis je me disais : ’Allez, profite de ce que tu as’. Quand je suis rentré à Paris, je n’ai eu de cesse d’affirmer mon indépendance. "Tout ce qu’un gosse vit entre 10 et 15 ans laisse des traces. C’est à cet âge-là que j’ai connu l’acte sexuel, alors ça été important, en plus avec une fille qui avait deux ans de plus que moi (…) J’ai été dépucelé à 13 ans, c’était un peu jeune. A l’époque, je lisais Madame Bovary, et je me souviens que ce jour-là, j’avais hâte de rentrer lire Madame Bovary. Ça n’avait pas dû être triomphal ! (Rires.) "Le Beau Serge est mon premier long métrage et a été le premier film à officialiser la Nouvelle Vague. Cette notion ne me plaisait pas, parce que c’était opposer les uns aux autres. D’ailleurs, je me souviens avoir écrit dans Les Cahiers du cinéma, au Festival de Cannes, en 1958, un article qui se terminait par : ’Il n’y a pas de vague, il n’y a que la mer’… C’était énervant, la Nouvelle Vague, d’autant plus qu’on sentait la récupération politique arriver à plein nez, parce que c’était aussi la naiss
Name | Type | Role | |
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Jean-Bernard Thomasson | Director |