Issu de la petite noblesse du nord du Portugal, Fernand de Magellan serait né vers 1480. Après avoir été page à la cour de la reine consort Éléonore de Viseu, il embarque à 25 ans sur la flotte de Francisco de Almeida, vice-roi des Indes portugaises chargé de l'expansion du commerce dans l'océan Indien. Les expéditions auxquelles il participe s’accompagnent de combats au cours desquels il fait preuve de hardiesse et de courage. Manuel Ier, roi du Portugal, ayant refusé à plusieurs reprises d’augmenter sa pension, il se résout à proposer ses services à l’Espagne. Les deux nations, qui se sont partagé le monde en 1494 par le traité de Tordesillas, se livrent alors une guerre farouche sur les mers du globe, chacune voulant accaparer les richesses des terres lointaines. En 1518, Magellan se rend à Valladolid pour convaincre le jeune roi Charles Ier, futur Charles Quint, de financer son projet. Il veut trouver un passage pour franchir le rempart de l’Amérique au-delà des côtes brésiliennes.
Magellan a promis au roi d’Espagne d’aller remplir ses cales de girofles en passant par une route nouvelle qui serait espagnole. Pour rejoindre l’Orient par l’Occident, le Portugais a promis qu’il trouverait passage à travers l’Amérique et qu’il réussirait à rejoindre les Indes, là où le Génois Christophe Colomb avait échoué. Sous son commandement, cinq navires quittent Séville le 21 septembre 1519 : la Trinidad, le San Antonio, la Concepcion, le Santiago et la Victoria. Pour atteindre le bord du monde connu, Magellan doit traverser l’Atlantique jusqu’au Brésil, qui vient d’être découvert, avant de s’aventurer dans la partie encore vierge des cartes marines. Six jours après le départ de Séville, alors qu’ils font escale aux îles Canaries, une missive envoyée par son beau-père, haut fonctionnaire de l’arsenal de Séville, prévient Magellan que les quatre capitaines espagnols de sa flotte préparent une mutinerie...
Longeant la côte sud-américaine au-delà du Brésil, Magellan découvre au sud de l’Argentine un passage qui lui permet de s'enfoncer dans le continent américain. La navigation a l'intérieur du détroit avec des bateaux à voile est périlleuse et incertaine. La désertion du San Antonio n’augure rien de bon : le navire enfermait dans ses cales la plus grande partie des vivres. Quand, enfin, un passage est découvert vers le large, la satisfaction d’avancer sur une mer où nul n’a encore navigué est de courte durée. La traversée du Pacifique qu’ils entament va être dantesque. Pendant plus de trois mois, ils ne vont rencontrer aucune île, aucune terre, où ils pourraient se ravitailler. À bord, les hommes sont de plus en plus affamés et affaiblis par le scorbut. Magellan est en proie au doute : l’archipel des Moluques était-il bien de plein droit portugais et non espagnol comme il l’a promis au roi d’Espagne ?
Privé de Magellan, qui a succombé aux Philippines le 27 avril 1521, ainsi que de leurs meilleurs officiers, assassinés lors du piège tendu par le chef Lapu-Lapu, les équipages des deux navires restants poursuivent leur route. Au terme d'une longue errance, ils atteignent les îles indonésiennes des Moluques, où ils chargent enfin leurs cales des épices tant convoitées. Pour le retour à Séville, les deux capitaines nouvellement désignées choisissent un itinéraire différent. Aux commandes de la Victoria, le Basque Juan Sebastián Elcano veut tenter sa chance vers l'ouest en passant par les eaux portugaises. Gonzalo Gómez de Espinosa décide, lui, que la Trinidad empruntera la route par laquelle ils sont venus. Prise dans de terribles tempêtes dans le Pacifique, la Trinidad doit faire demi-tour vers les Moluques, où elle est faite prisonnière par les Portugais.