Au XIXe siècle les paysans d’Europe sont enfin libres. Mais la Révolution industrielle et la modernisation précipitent leur déclin. Désertant les campagnes ils partent en masse pour la ville. Alors que l’Exode Rural s’amplifie, les conservateurs font des paysans l’incarnation de toutes les valeurs traditionnelles. Réputés plus obéissants et durs à la tâche que les ouvriers, ils seront la principale chair à canon de la Première guerre mondiale. Le fascisme et le nazisme portent la mystification à son comble, invoquant un paysan éternel, gardien du sol et du sang. Mais le paysan réel est soumis aux dictats de l’État, des technocrates et des agronomes. Indifférent aux régimes politiques, le rouleau compresseur de l’agriculture industrielle n’a cessé de progresser depuis. Pourtant les paysans sont toujours là, pour faire entendre d’autres voix.