Au début des années 20, un certain Taylor met au point une méthode de production obéissant aux seuls impératifs du rendement. Ainsi naît le travail à la chaîne, en 1926, dans les usines automobiles Ford. Cette «révolution» ne transformera pas seulement les conditions de travail des ouvriers - désormais plus pénibles encore -, mais aussi la mentalité de la société tout entière : les citoyens, séduits par le mirage de l'abondance, deviendront producteurs-consommateurs. Aux Etats-Unis comme en France, les syndicats ouvriers se mobiliseront très vite pour améliorer les conditions de travail, mais leurs espoirs ne se concrétiseront que tardivement, au terme d'une longue lutte jalonnée de grèves parfois très dures.