Paris 1827, une jeune génération d’artistes, portée par Hugo, Dumas et Delacroix est bien décidée à révolutionner l’art. Le Romantisme fait son entrée en France. Avec Sardanapale comme manifeste, ce nouveau courant artistique brise les codes et invente une nouvelle façon d’écrire, de peindre, de composer. Hernani, La Peau de Chagrin, Notre Dame de Paris, la Symphonie Fantastique, vont faire triompher cette armée romantique prête à tout pour se faire un nom et gagner la bataille contre les classiques. De leur engagement artistique va naître une conscience politique. Tandis que dans la rue le peuple gronde et réclame la République, ils n’auront de cesse de se battre tant que la liberté ne sera pas au pouvoir.
1848 les Romantiques sont partout. Leurs œuvres se jouent au théâtre, paraissent en feuilletons dans les journaux, envahissent les vitrines des librairies. Hugo est élu à l’académie, Dumas a inauguré son théâtre, Balzac a déjà écrit 50 romans et veut en écrire 2 fois plus, la Comédie Humaine occupe tout son esprit. Sand tout juste divorcée ouvre les portes de son domaine de Nohant à ses amis, la peinture de Delacroix y rencontre la musique de Chopin tandis que la plume de George se déploie. A Paris, Nerval et Gautier élèvent la bohème en art de vivre. Tous ensemble, ils créent leur mythe quitte à légèrement romancer leur vie.
La Révolution de février 1848 a balayé la Monarchie et porté les poètes au pouvoir. Lamartine proclame la République. Dumas, Hugo et Sand s’engagent. Mais quand il s’agit d’élire leur nouveau président, les Français choisissent Louis Napoléon Bonaparte. Hugo, élu à l’Assemblée avec le parti conservateur, sent ses convictions vaciller. Il ne peut fermer les yeux sur la misère qui l’entoure. Un jeune peintre défraie la chronique en représentant le peuple dans ses toiles, Courbet invente le réalisme. Balzac s’éteint laissant derrière lui une œuvre colossale qui lui a mangé toutes ses forces. Quand Louis Napoléon se proclame empereur. Hugo bascule définitivement à gauche. Il n’a pas d’autre choix que de fuir la France, suivi par un Dumas ruiné. Ils ne seront pas là pour dire adieu à leur ami Nerval.
Exilé à Guernesey, Hugo retrouve le goût des grands romans. Avec l’aide de Juliette Drouet, il achève les Misérables, tandis qu’à Paris les jeunes artistes peinent à se faire une place. Madame Bovary, les Fleurs du Mal, le Déjeuner sur l’herbe sont censurés. Delacroix s'éteint, laissant Baudelaire comme un orphelin. Le poète ne trouve plus sa place dans ce Paris clinquant redessiné par Haussmann. Allergique à la modernisation, il s’exile en Belgique dont il ne reviendra que pour mourir. Nadar fait de la photographie le nouvel art, et inspire les premiers romans d’anticipation de Jules Verne... Mais bientôt la guerre sonne la fin de Napoléon III. Hugo rentre en France, en héros. Avec Sand, Gautier et Dumas, ils assisteront enfin au triomphe de la République et la Liberté.