L'été 1944 est marqué par le débarquement des Alliés et le sentiment qu'un long cauchemar a pris fin. Les Français se mettent à rêver à des jours heureux. Le temps du deuil laisse bientôt place à l'action. Le mot d'ordre est "Retroussons nos manches". La mobilisation est générale. Mais la moitié de la population vit encore dans des taudis. L'horizon ne s'éclaircit pas encore. Les pénuries réapparaissent, les prix flambent. Les tickets de rationnement ne disparaissent de la vie des Français qu'en 1949. L'américanisation de la société s'accélère, en même temps que la marche du progrès. En une décennie, un nouveau pays sort de terre. Les familles redécouvrent les vacances à la plage, où les enfants jouent dans les bunkers. L'équilibre retrouvé, encore fragile, résister a-t-il aux nouvelles tempêtes qui s'annoncent ?
Durant l'hiver 1954, l'appel de l'abbé Pierre suscite une "insurrection de la bonté" pour venir au secours des sans-abris. Les usines ont grand besoin de main-d'oeuvre. Les travailleurs affluent des campagnes et des colonies. Mais, faute de logements, les nouveaux habitants sont rejetés dans les bidonvilles. A l'horizon, de nouveaux conflits font ressurgir les spectres du passé. Les jeunes "appelés", qui avaient vu la Libération avec leurs yeux d'enfants, partent se battre en Algérie où souffle un puissant désir d'indépendance. La France est prête à tout pour conserver son empire. Mais la guerre, les Français n'en veulent plus. Les classes moyennes, cols blancs, employés et fonctionnaires, veulent profiter de la croissance.