En matière de transition énergétique, la France est souvent comparée à l’Allemagne, qui l’a mise en place dès les années 1980. Notre voisin est le leader mondial des énergies renouvelables, dont le développement a commencé à la fin des années 1970 sous l’impulsion du mouvement écologique anti-nucléaire. En 2011, suite à la catastrophe de Fukushima, le gouvernement d’Angela Merkel a programmé la sortie du nucléaire d’ici 2022. Paradoxe : la production d’électricité provient en majorité du charbon de lignite, très polluant. L’Allemagne est ainsi responsable de plus de 22% des émissions de CO2 en Europe, alors que la France en émet 10% grâce à ses centrales nucléaires.
Côté emploi et économie, l’Allemagne fait également figure de meilleur élève en Europe, et donc de modèle à suivre. Notre voisin affiche un taux de chômage de 3,2 %, alors qu’en France, il atteint 8,2%. Outre-Rhin, les salariés sont associés à la stratégie de leur entreprise et l’apprentissage des jeunes est très valorisé. Le plein emploi a été atteint grâce aux réformes Schröder, qui ont notamment repoussé l’âge de la retraite à 67 ans et autorisé les mini-jobs payés à 400 euros par mois. Les syndicats et le patronnat travaillent de concert dans l’intérêt de l’entreprise. Pourquoi ce modèle ne peut-il pas être appliqué en France et est-il si bien que les experts le prétendent ? Il est mal vu que les mères de jeunes enfants travaillent et l’instauration des mini-jobs, qui engendrent une faible retraite, a créé un salariat pauvre et précarisé, majoritairement féminin. Les Allemands, de leur côté, envient donc notre modèle social.
La France est en tête du classement de la pression fiscale, avec un PIB constitué à 46% de prélèvements obligatoires. Mais la situation est-elle tellement enviable ailleurs ?
Les Etats-Unis ont la réputation d'être le pays où entreprendre, réussir professionnellement est plus facile qu'en France où être patron, gagner beaucoup d'argent, reste encore mal vu.