La plupart des économistes et certains historiens laissent entendre que ce que nous appelons le capitalisme de libre marché a été imaginé par Adam Smith dans son livre La Richesse des Nations et a vu le jour avec la révolution industrielle. Laissant de côté cette vision conventionnelle, ce premier épisode nous entraîne dans un voyage plein de surprises à travers le monde et 500 ans d’histoire. Sur les traces d’un amiral chinois, ou d’une rive à l’autre de l’Atlantique, des geôles d’esclaves du Ghana aux mines d’or du Nouveau Monde, il nous révèle les véritables origines de notre système économique actuel : la découverte des Amériques, avec la révolution mondiale qui s’en suivit et le bouleversement des forces sociales qu’elle imposa.
Depuis sa parution en 1776, « La Richesse des Nations » d’Adam Smith est resté un best-seller constamment réimprimé. Pour beaucoup, il est devenu la bible d’un nouveau système économique… L’est-il vraiment? Dans ce deuxième épisode qui voyage à nouveau à travers le monde et le temps nous découvrons des preuves troublantes de la façon dont les éléments clés de ce livre ont été sortis de leur contexte et utilisés à des fins politiques. Pour créer ce nouveau testament économique, on a ignoré les préoccupations sociales d’Adam Smith.
Si David Ricardo et Thomas Malthus ne sont pas aussi connus du grand public qu’Adam Smith peut l’être, on les considère néanmoins comme fondamentaux dans la construction de la société britannique du XIXe siècle. Depuis 40 ans, l’économie s’est mondialisée selon la vision de David Ricardo de « l’avantage comparatif » et a conditionné notre adhésion à la logique du marché. Les bouleversements sociaux et politiques engendrés par ce tsunami économique ont été présentés comme le prix nécessaire à payer pour améliorer le sort de tous. Mais qu’est-ce que David Ricardo a réellement écrit ? Est-ce que l’histoire des quatre dernières décennies s’explique avec des théories du XIXe siècle ou par les intérêts politiques et économiques de nos contemporains ?
Et si Marx avait raison, après tout ? Avec l’effondrement de l’Union soviétique, et la chute du mur, le communisme a été jeté à la poubelle de l’Histoire, et Marx avec. Mais après la crise de 2008, on peut se demander si nous avons bien compris Marx. Son analyse du capitalisme du XIXe siècle serait-elle plus pertinente aujourd’hui ?
C’est l’affrontement qui a modelé la pensée économique de tout un siècle. L’économiste autrichien Friedrich Hayek contre son confrère britannique John Maynard Keynes. Chacun défend ses idées pour sortir le capitalisme de la sévère dépression des années 1930, la pire crise qu’il n’ait jamais connue ? Pourquoi et comment ce débat qui semblait réglé dans les années 1930, ressurgit régulièrement depuis, et notamment après la crise économique de 2008.
Nous examinons rarement les anciennes économies afin de tirer des leçons pour la nôtre. Pourtant un historien économique aujourd’hui redécouvert l’a fait. Quel enseignement les études de Karl Polanyi sur Sumer et Babylone peuvent apporter à notre monde post-2008, où les pays endettés sont écrasés par un régime d’austérité imposé ? Et quand les élus des démocraties semblent impuissants face aux décisions anonymes assenées par les marchés financiers ? L’avertissement de Karl Polanyi sur le danger représenté par une société qui devient tributaire de l’économie, et non l’inverse, prend tout son sens dans notre XXIe siècle.