Au hit parade des accents, celui de la Canebière arrive largement en tête, loin devant l'accent alsacien, breton, basque ou bien picard (etc). Le genre plaît au public français. Hier, Pagnol ou Fernandel. Aujourd'hui, Robert Guédigiuan, Patrick Bosso, Philippe Caubère Fierté d'un côté, complexe de l'autre, pourquoi ce rapport schizophrénique avec l'accent ? Comment les marseillais vivent-ils leur langue ? Serait-elle un frein pour réussir ? Et surtout, au-delà de l'exemple marseillais, les accents régionaux sont-ils égaux en France ? Sont-ils en train de disparaître ? Au fait, c'est quoi un accent exactement ? Enquête en forme de road-movie sur un sujet tabou : le complexe de l'accent. Un film documentaire écrit et réalisé par Vincent DESOMBRE.
Jacqueline Jencquel a programmé sa mort. Face à la caméra de l'un de ses trois fils, cette mère et grand-mère de 74 ans, militante pour le suicide assisté, décoche ses arguments avec assurance... jusqu'à ce qu'un événement vienne bousculer son calendrier.
Un jour, à Savigny, un garçon de 18 ans est parti de sa maison en pleine guerre, en disant : « Je pars, je vais tuer Hitler. » Il s’appelait Joseph, il était juif, c’était mon grand-oncle. Il a disparu dans la nuit de l’Occupation, et son existence est devenue un secret de famille. Il a disparu de l’histoire, la petite comme la grande : il ne se trouve sur aucune liste de déportation, et la seule archive où il apparaisse est une photo de famille où il était enfant. Il a disparu comme une pierre au fond de l’eau, au lieu de partir en fumée dans le ciel de Pologne. Qu’est-il devenu ? Et pourquoi plus personne n’a mentionné son nom ?
« On a vécu comme ça, pendant plusieurs années, shootés au club. Être ultra, c’est pas que le foot en fait, c’est surtout une culture. Ce que les gens savent pas, c’est qu’on n’est pas juste des supporters, pas des hooligans. Regarder le match, c’est pas l’enjeu. On est comme les piliers de l’institution d’une certaine manière, on tient les murs. On est là pour faire vivre les tribunes, pour se casser la voix, se faire bousculer. On est entre nous, et c’est ça qui nous plaît. Entre frères quelque part, à la vie, à la mort, défendre le club, la ville, en toute circonstance. » Le film Ultras est une plongée dans le monde des tribunes, il est construit à partir d'entretiens avec des ultras pour qui l'engagement revêt une dimension sociale et politique.
« On verra bien ! » Suzanne prend la vie comme elle vient, avec calme et sérénité. Elle vit seule dans la ferme qui l’a vue naître en 1930, en lisière d’une forêt des Hautes-Vosges. La maison n’est raccordée ni à l’eau ni à l’électricité. Au gré des saisons, Suzanne cultive son potager, prépare ses conserves, lit la presse, marche dans la montagne, accueille les visiteurs de passage. Elle savoure en riant tous les petits plaisirs de la vie, s’amusant d'incarner cette sobriété heureuse à laquelle aspirent ses contemporains.
Après avoir passé 50 ans en France, et à plus de 83 ans, mon père pense retourner vivre dans la maison de son enfance à Poznan, en Pologne. Cet immeuble dans lequel il a grandi, moi j'en entends parler depuis que je suis petit sans vraiment le connaître. Ce que je sais, c'est que malgré ses origines juives et malgré le communisme, sa famille a pu le conserver. Mais voilà, le temps passe et le projet de quitter Paris semble s'estomper.
Chaque jour des dizaines de milliers d’ouvriers, de cadres et de petites mains affluent de la France vers le Luxembourg pour travailler. Chaque matin, ils laissent derrière eux un territoire sinistré par la fermeture des mines et la fin de la sidérurgie, attirés par les salaires du prospère secteur tertiaire luxembourgeois. Du Kirchberg à Thionville, des cités ouvrières d’Aumetz aux nouveaux lotissements de Tressange, ce film accompagne les travailleurs frontaliers dans leur vie pendulaire. Dans ce laboratoire de l’Europe et du monde, cœur battant du capitalisme, les maux de la crise économique et sociale, les violences managériales et les mots des fragiles se dévoilent. Un film post-travail, post-industriel, post-social.
Jeunes et connectées, les sœurs de l’abbaye de Boulaur vivent de leur foi et de leur production agricole. Afin de préserver leur autonomie, elles se lancent dans la construction d’une nouvelle grange dont elles vont devoir superviser le chantier.
Durant 9 mois, 150 patrons se réunissent lors de la Convention des entreprises pour le climat (CEC), embarquant pour un long voyage vers un changement, économique et social, au travers de l'écologie.
Abou veut être créateur. Pas petit, grand créateur. L’achat de sa première machine à coudre lui ouvre des perspectives. Elle ne se pédale pas comme au bled. Abou n’a jamais été à l’école, sa famille n’en avait pas les moyens. Un jour, son père l’a donné à un monsieur, et ce monsieur l’a mis sur la route périlleuse de l’exil. Après un an et demi, Abou est arrivé au Havre. Il est dans le plus grand lycée de la ville en CAP blanchisserie. Sur Instagram, il est Abou le King.
Après avoir franchi illégalement la frontière espagnole à Melilla, un groupe de mineurs marocains non accompagnés a trouvé un soutien affectif dans une compagnie de danse, devenue pour eux une seconde famille. À l'issue de mois de travail acharné, la compagnie est sélectionnée pour participer à la série télévisée Incroyables talents. Mais de retour à Melilla, loin des projecteurs, la vie continue comme avant. L'âge de 18 ans atteint, ces mineurs devront quitter le centre d’accueil et la compagnie de danse, pour repartir à zéro.
Ce film documentaire raconte l’histoire émouvante d’Olivier Wlodarczyk qui réalise le rêve de sa mère, Marie-Lore, âgée de 75 ans : chanter une dernière fois au Théâtre de Béthune, et faire dans sa ville natale ses adieux à la scène. Chanteuse talentueuse, plusieurs fois primée dans les années 60 et 80, Marie-Lore était devenue une figure du patrimoine du nord de la France. Elle avait définitivement arrêté de chanter il y a dix ans. Grâce à son fils, le réalisateur du film, elle fait son grand retour sur scène.
À Dunkerque, les marins-pêcheurs mettent la clef sous la porte les uns après les autres. Dans ce contexte difficile, Patrick, l’un des derniers propriétaires de bateaux de la région, décide de mettre fin à ses jours en septembre 2019. Son fils Florent se retrouve alors propulsé à la tête de l’entreprise familiale à l’âge de 30 ans.