1974. Nous sommes au lendemain du premier choc pétrolier. "La France n'a pas de pétrole mais elle a des idées ! ". Cela tombe à pic. En 1975 un "inventeur" belge, le Comte Alain de Villegas, et un autodidacte italien Aldo Bonassoli, prétendent avoir mis au point un appareil permettant de "voir" jusqu'à des milliers de mètres sous terre et ainsi détecter, gaz, pétrole et certains minerais rares, ce sont les "procédés Delta et Oméga". Ils insistent sur l'importance stratégique de "l'invention" et exigent le plus grand secret. L'opération sera baptisée "PROJET X ". Le 2 juin 1976, Antoine Pinay et Pierre Guillaumat, le patron d'Elf, sont reçus par le Président Valéry Giscard d'Estaing auquel ils font part de cette opportunité à saisir. Elf est à l'époque une entreprise publique. Les promesses d'un tel appareil sont intéressantes car une détection aérienne des gisements de pétrole réduirait considérablement les frais engagés pour la prospection. Le premier contrat s'élèvera à 400 millions de francs de l'époque, un deuxième contrat en 1977, puis un troisième de 600 millions de francs en 1978. Afin de valider le procédé, des expériences ont lieu avec un avion équipé du détecteur au-dessus de sites déjà connus des ingénieurs d'Elf. Le Président Giscard d'Estaing est lui-même convié à une démonstration embarquée le 5 avril 1979. L'appareil détecte tous les gisements, mais l'enquête révèlera plus tard que des sources internes à l'entreprise avaient fourni aux inventeurs les données nécessaires à la géo-localisation des gisements... Au total, 1 milliard de francs seront engagés. Il faut attendre février 1979 pour que le ministre de l'industrie, André Giraud, désigne Jules Horowitz, scientifique de grande renommée, qui dévoile l'arnaque. Le 23 juillet 1979 sonne le glas de l'aventure et la rupture officielle des contrats. Les plus hauts fonctionnaires de l'Etat Français se sont-ils fait abuser par naïveté
Name | Type | Role | |
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Jean Guisnel | Writer | ||
Jean-Charles Deniau | Director |