A peine quelques degrés de plus, c'est ce qu'il faudrait pour que les Maldives, archipel situé au large de l'Inde, soient rayées de la carte. Depuis que le réchauffement climatique est devenu un enjeu mondial, les études scientifiques se sont multipliées. Les relevés ne sont guère encourageants : au cours des quinze dernières années, les eaux sont montées de cinq centimètres, érodant plages et barrières de corail. Ce chiffre prend tout son sens quand on sait que la plupart des îles ne culminaient pas à seulement un mètre d'altitude. Certaines estimations prévoient même une hausse du niveau de la mer de cinquante centimètres dans cinquante ans. Il faudrait alors faire migrer tout un peuple.
Le lac Tchad est l'une des principales réserves d'eau douce en Afrique. A lui seul, il alimente ses quatre pays limitrophes : le Tchad, le Cameroun, le Nigeria et le Niger. Mais sa disparition semble inexorable. En 1963, ce lac s'étendait sur environ 25 000 km2. En 2007, il couvrait moins de 2 500 km2. Dans la région, le désert progresse, les pâturages se font de plus en plus rares et les problèmes de nutrition et les maladies se multiplient.
À Shishmaref, un village d'une petite île d'Alaska, les effets du réchauffement climatique se font cruellement sentir depuis quelques années. Les températures, plus douces, ont un impact direct sur l'écosystème et sur le quotidien des habitants de l'île. Les maisons, qui reposaient sur un sol gelé en permanence, sont menacées de disparition. Désormais, la seule issue pour les villageois est de quitter leur bourgade.
Selon les experts, d'ici 2050, les îles Tuvalu, en Polynésie, auront disparu sous les flots. A chaque grande marée, l'île se fragilise un peu plus et les dégâts se multiplient. Inondé cinq mois par an, l'atoll se dépeuple et l'exil semble inéluctable. Un millier d'habitants sont déjà partis se réfugier en Nouvelle-Zélande, aux Fidji ou en Polynésie française, mais certains Tuvaliens refusent de quitter la terre de leurs ancêtres et tentent de préserver leur culture. Ainsi, tous les moyens sont bons pour parer à la menace : de la construction de digues aux cours d'écologie, en passant par la création d'un centre de formation aux énergies renouvelables. L'archipel pourrait ainsi servir de modèle de lutte contre le réchauffement climatique. Mais cette mobilisation demeure toutefois insuffisante pour enrayer le processus.
Alice Poncelet, chercheuse à l'université de Liège, étudie les conséquences du changement climatique sur les populations. Accompagnée du guide Wasama Doja, elle parcourt le pays du nord au sud. Le Bangladesh est un immense delta surpeuplé où se rejoignent le Gange et le Brahmapoutre, deux des plus grands fleuves du monde. En temps normal, au moment de la mousson, un tiers en moyenne du territoire est inondé. Les habitants ont appris à s'adapter à ces aléas climatiques. Mais le réchauffement de la planète est en train de changer la donne, augmentant le débit des précipitations venues de l'Himalaya et favorisant l'élévation du niveau de la mer. Les inondations augmentent en volume mais aussi en durée...
Après le Bangladesh, ce second volet nous conduit aux Etats-Unis, soumis aussi à d'importants changements climatiques. En Caroline du Nord par exemple, les vagues grignotent petit à petit la côte, dévastant les villas situées en bordure de mer. En Floride aussi, le niveau de l'océan est particulièrement inquiétant. Sur la côte Ouest, les dégâts sont liés à la pollution. C'est la Californie qui est à l'origine de 10% du total de CO2 émis par le pays. Aussi, l'Etat américain mise sur un nouveau mode d'expension économique, la "Green Tech ou Clean Tech". L'écologie comme outil de développement, un défi de taille, pour les quinze années à venir.
La Chine est l'un des pays les plus pollués et les plus pollueurs de la planète. Un demi-million d'habitants meurt chaque année de troubles respiratoires. Aux abords de Pékin, le paysage souffre d'une désertification galopante. Chaque année, 5 000 km2 de terre sont envahis par le sable. Encouragés par le gouvernement, les populations plantent des arbres pour tenter de stopper l'avancée du désert de Gobi. Mais déjà, ces modifications climatiques ont des répercussions sur les populations locales, contraintes de quitter leurs terres. Le nombre de réfugiés écologiques ne cesse d'augmenter.
Dans cette région française, des études sont menées pour mieux comprendre les changements du climat et s'y adapter, notamment dans le secteur viticole. En 2003 et 2005, les fortes chaleurs ont amélioré la qualité du vin et donné naissance à des millésimes d'exception. Ainsi, quelques degrés en plus pourraient-ils faire de ces cuvées de qualité remarquable, la norme dans les grands crus de Bordeaux ? Mais le scénario pourrait aussi être plus sombre : avec le manque d'eau, les pins maritimes seraient amenés à disparaître, le Bassin d'Arcachon à se fermer définitivement. Les sommets des Pyrénées pourraient ne plus être recouverts de neige en hiver...
Les réalisateurs se sont rendus dans les îles de l'arc antillais, entre le tropique du Cancer et l'équateur, pour enquêter sur les conséquences du réchauffement climatique. D'année en année, la liste des intempéries dévastatrices s'allonge et les épisodes cycloniques ont provoqué des dégâts incommensurables. Mais ce n'est que la face cachée de l'iceberg, car l'élévation de 1,5 millimètre par an du niveau des mers n'est pas anodine. Le doyen de la faculté des sciences Antilles-Guyane Pascal Saffache estime qu'au rythme actuel une bonne partie des îles des Antilles pourrait être submergée d'ici à 2050.
Dans des embarcations de fortune, des Sénégalais tentent de rallier les côtes espagnoles. Mais pourquoi tout quitter, à n'importe quel prix ? Le Sénégal est-il devenu si inhospitalier ? Avec ses 700 kilomètres de littoral, le Sénégal subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. La montée des eaux engloutit les constructions côtières et rend la fertilisation des sols difficile. En outre, le traitement des déchets industriels, pratiquement inexistant, a également des incidences graves sur l'environnement.
Chaque année, des milliers de touristes viennent en France pour profiter des plages ou des pistes enneigées. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'industrie touristique a su miser sur la mer Méditerranée et les Alpes. Pourtant, si les températures continuent de monter, cette manne pourrait bien disparaître. Au coeur du delta du Rhône, les côtes de Camargue subissent une forte érosion maritime. Les pouvoirs publics dépensent des fortunes pour endiguer les zones habitées. Les basses terres, elles, commencent à subir la hausse du niveau de la mer, ce qui entraîne la salinisation des sols sur plus de 10% du territoire. Au-delà de ce constat alarmant, le réchauffement climatique menace la région de façon plus inattendue.
L'Inde connaît une phase de croissance de 9% de son PIB. Cette évolution a récemment placé le pays au quatrième rang des plus importants pollueurs mondiaux. Au Nord, les glaciers de l'Himalaya souffrent du réchauffement climatique. Le glacier de Gangotri, lieu de pèlerinage hindou, recule de 23 mètres par an. Une fois que ces mastodontes de glace auront fondu, le Gange, le Brahmapoutre et l'Indus ne seront plus alimentés. Les conséquences seront dramatiques, dans la mesure où 500 millions d'habitants dépendent de cette eau pour leurs cultures agricoles. A Calcutta, les réfugiés indiens et bengladeshi du delta du Gange affluent déjà dans les bidonvilles, à cause du manque d'eau.
Ce documentaire montre les effets dévastateurs du réchauffement climatique sur l'île rouge. Dans le sud-ouest du pays, le sable, balayé par des vents de plus en plus forts, gagne du terrain sur les terres, obligeant les agriculteurs à planter dans le désert. Quant aux éleveurs, ils subissent de plein fouet l'épuisement des nappes phréatiques. Un manque d'eau et de nourriture d'autant plus grave que 70 % de la population vit déjà avec moins de 1,50 euro par jour et que l'instabilité politique qui perdure ne facilite pas l'aide internationale.
Le réalisateur part à la rencontre des habitants du pays pour dresser le constat des effets dramatiques des changements climatiques. En 2005, l'ouragan Wilma détruit la station touristique de Cancún tandis que Stan laisse des milliers de sinistrés dans le Chiapas. Au sud du pays, dans l'Etat du Tabasco, la mer détruit en moyenne dix mètres de côte chaque année. Entre ouragans, désertification et inondations, les plus pauvres sont les premières victimes du réchauffement planétaire, qui aggrave une situation déjà difficile, et les candidats à l'exil sont de plus en plus nombreux.
Depuis 2005, ce pays d'Afrique de l'Est est victime de périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes. Du Turkana, au nord-ouest du pays, vaste région aride où vivent de nombreux éleveurs, aux rives du Lac Victoria où les faiseurs de pluie scrutent le ciel, en passant par la réserve du Masaï Mara et le parc Amboseli, la soif et la famine font des ravages. La déforestation et l'urbanisation aggravent encore le processus. Le point sur les programmes mis en oeuvre par les climatologues et l'ONU. Selon cette organisation, 4 millions de personnes dépenraient de l'aide alimentaire d'urgence.
Ce documentaire montre les effets dévastateurs du réchauffement climatique au Maroc. Aux portes du Sahara à Asrir, le sable, balayé par des vents de plus en plus forts, gagne du terrain sur les palmeraies qui disparaissent peu à peu. Des sécheresses de plus en plus longues et des crues violentes obligent les habitants à partir. Quant aux éleveurs de dromadaires, ils doivent parcourir des kilomètres pour nourrir leurs animaux. Pour remédier à ce problème, le pays s'est lancé dans une démarche écologique afin d'aider les Marocains les plus démunis à s'adapter aux changements climatiques.
Dans l'océan Indien, La Réunion, les Seychelles et l'île Maurice, sur le plateau des Mascareignes, subissent les effets du réchauffement de la planète. Si l'île de La Réunion, qui s'est lancé le défi de devenir indépendante des énergies fossiles d'ici 2030, a les moyens de ses ambitions, aux Seychelles et à l'île Maurice, les ressources manquent. L'archipel, qui vit essentiellement du tourisme, est contraint de s'adapter à la nouvelle donne climatique afin de protéger ses richesses naturelles, notamment les barrières de corail et les espèce sous-marines.
Avec plus de 7000 îles, les Philippines sont très vulnérables face au changement climatique. Le réalisateur s'est rendu dans trois régions pour comprendre son impact sur la vie quotidienne. L'Albay, qui subit des typhons de plus en plus meurtriers, s'est dotée depuis 2007 d'un gouverneur,véritable homme d'action écologiste. Mais ailleurs, seules des associations se battent. Au nord, dans la Cordillera, il s'agit de protéger les rizières en terrasse des pluies torrentielles. A Cavite, près de Manille, des pêcheurs lutte contre la raréfaction des poissons.
Tahiti, Bora-Bora, les Marquises ? Ces noms font rêver. Mais les cinq archipels de la Polynésie française, qui comptent 118 îles sur un territoire grand comme l'Europe, sont menacés par des cyclones de plus en plus violents et fréquents. Conscients des risques, les habitants s'y préparent avec fatalisme. Des fonds ont été débloqués, mais les réalisations tardent. Inondations et glissements de terrain pourraient s'avérer catastrophiques sur ces terres à fleur d'eau. De son côté, le sénateur Richard Tuheiava œuvre au nom de la culture îlienne, fondée sur la protection de la nature.
Au Mozambique, les cyclones, les inondations et l'élévation du niveau de la mer engendrent des dégâts irréversibles. En 2000, des pluies diluviennes se sont abattues sur la capitale Maputo et sa région, faisant des centaines de victimes et des millions de sans-abri. Depuis, le gouvernement a mis au point des cellules d'alerte efficaces. Plus au nord, des familles fuient leur terre et s'entassent dans des bidonvilles insalubres. A Angoche, la disparition progressive des mangroves fragilise encore plus l'environnement, qu'elles protégeaient de la violence du vent et des vagues.
Long de 2330 kilomètres, le Colorado est l'unique source d'approvisionnement en eau pour près de trente millions d'habitants. Ce fleuve mythique de l'Ouest américain, qui a creusé le Grand Canyon, est aujourd'hui en danger. En effet, les sécheresses se multiplient et le cours d'eau a perdu un tiers de son débit en l'espace de huit ans. Les risques de pénurie créent des tensions chez les riverains, qui revendiquent chacun leur accès à cette ressource vitale. Une bataille s'engage notamment chez les Indiens navajos, dont les terres sont menacées de désertification.
Depuis une dizaine d'années, la Tunisie est touchée de plein fouet par les évolutions du climat. Dans les régions désertiques du Sud, le réchauffement cause de fréquentes sécheresses, et l'eau se fait de plus en plus rare. Conséquence, le sable gagne du terrain, menace les habitations, et les écosystèmes se dégradent. Sur les côtes de la Méditerranée, d'autres graves problèmes voient le jour. Le tourisme de masse a entraîné la construction de complexes immobiliers et hôteliers à même la plage, au mépris de règles environnementales élémentaires. Et le littoral ne cesse de se dégrader.
Vues d'avion, les 33 îles Kiribati forment un collier d'émeraudes au coeur du bleu profond de l'océan Pacifique. Depuis des siècles, la vie y est insouciante et joyeuse, en harmonie avec la nature. Mais ces paradis coralliens sont à seulement deux mètres au-dessus du niveau de la mer. Et à mesure que la température planétaire augmente, ils risquent d'être engloutis par la montée des eaux. Déjà, les habitants vivent les premiers changements, et l'inquiétude se fait jour.
Le 26 décembre 2004, la Thaïlande, paradis touristique, est frappée par un tsunami meurtrier. En octobre 2011, des inondations, liées à une mousson de plus de six mois, font plus de 800 morts. Pour les experts, il s'agit là d'un nouveau signe du dérèglement climatique qui frappe la planète. Bangkok, la capitale, menacée par la montée des eaux, les crues du fleuve et un terrain qui s'enfonce chaque année, pourrait bien connaître le destin de la mythique Atlantide. Le professeur Anond, expert climatique, peine à convaincre ses concitoyens qu'il faut quitter les zones les plus fragiles. La mer a déjà englouti des villages. Mais d'autres fléaux menacent le pays : les rizières souffrent de la hausse des températures, les insectes et les rats s'y multiplient. Et les sécheresses durent plus longtemps, suscitant l'inquiétude des paysans.
Avec son Kilimandjaro, ses animaux sauvages et ses Masaï, la Tanzanie fait rêver les aventuriers amateurs de sensations fortes autant que les touristes lambdas. Pourtant, derrière cette image d'Afrique éternelle, le pays est confronté aux changements climatiques. Un défi majeur qui pourrait remettre en cause son patrimoine naturel et culturel. Marco Sikorei, un Masaï qui travaille pour les Nations unies, est très préoccupé par le réchauffement planétaire, qui menace directement son peuple, des éleveurs nomades qui vivent de leur bétail. D'ailleurs, les Hadzabés, un autre peuple au mode de vie millénaire, risquent eux aussi de disparaître. Partout dans le pays, les sécheresses à répétition, les pluies imprévisibles ou diluviennes désespèrent éleveurs et cultivateurs. Un drame national car plus de 70% des Tanzaniens vivent des produits de la terre.
Vus du ciel, les décors argentins sont majestueux. Derrière les images de rêve se cachent une réalité inquiétante : celle des bouleversements du climat. Dans la région de Buenos Aires, les dernières sécheresse ont mis à mal les cheptels de bovins. La dernière communauté de chasseurs-cueilleurs du pays, les Wichis, tente, quant à elle, de survivre, régulièrement coupée du reste du pays par les crues d'une rivière proche. Sur la côte atlantique, les dunes, qui constituaient une barrière naturelle contre les vagues, ont été détruites pour accueillir plus de touristes.
L'Italie compte pas moins de 47 sites classés au patrimoine mondial, mais ceux-ci subissent de plein fouet les bouleversements climatiques. A l'automne 2011, Vernazza, petit village de la Riviera italienne, est frappé par des inondations éclair. En quelques heures, des pluies diluviennes provoquent des coulées de boue. Les experts évoquent la «tropicalisation» du climat. A Gênes, ville classée, les mafias de l'immobilier ont trop construit, dans des zones inondables. Elles ont bétonné les rivières et 100 000 personnes vivent aujourd'hui dans des zones à très haut risque. Sur la côte Adriatique, Venise est en première ligne face à la montée des eaux et les inondations y sont devenues chroniques. Quant au delta du Pô, il est lui aussi menacé.
Depuis les années 1960, les constructions dans les zones inondables se sont multipliées. Une commune sur deux en France est désormais soumise au risque d'inondation. Le 15 juin 2010, dans le Var, des pluies torrentielles dévastent 59 communes, du golfe de Fréjus à Draguignan, dont la caserne des pompiers est totalement noyée sous les eaux. A La Faute-sur-Mer, la tempête Xynthia a causé la mort de 29 personnes le 27 février 2010. Vaison-la-Romaine, ravagée par une crue gigantesque en 1992, est devenue un laboratoire de la culture du risque.
Avec son sommet couvert de neiges éternelles, le Cotopaxi est un symbole du pays. Pourtant ce volcan est avant tout une menace : situé dans la région de Quito, son éruption pourrait déclencher une coulée de boue et priver ainsi la capitale de son alimentation en eau potable. Pour éviter la catastrophe, des sentinelles, comme Don Carlito, surveillent l'activité des volcans afin de donner l'alerte aussi rapidement que possible. La population s'entraîne également à évacuer la ville au plus vite. Mais le développement urbain, spectaculaire et anarchique, complique toutes les procédures.
Avec quatre millions de touristes chaque année, la République dominicaine est le pays le plus visité des Caraïbes. Séduits par ses plages de sable blanc, ils viennent pour l'essentiel d'Amérique du Nord et d'Europe. Un succès tel que le gouvernement veut doubler sa capacité d'accueil d'ici à 2020. Mais cet objectif risque d'être menacé par des fléaux de toutes sortes. Outre les cyclones annuels qui inondent les bidonvilles de la capitale, le pays est en proie aux séismes comme son voisin Haïti.
La terre, le feu et l'eau sont la cause de catastrophes naturelles en Grèce. C'est ainsi l'un des pays d'Europe où le risque sismique est le plus élevé. Chaque été, les feux de forêts emportent des dizaines de milliers d'hectares de bois, des maisons et des hommes. Ces incendies seraient la première cause de décès liés à des phénomènes climatiques. Enfin, la Grèce manque d'eau. Gros plan sur l'île Hydra. Autrefois riche en sources, elle est désormais approvisionnée en eau par bateau.
Plus grande île de la Méditerranée, la Sicile constitue l'un des territoires les plus surveillés du monde. Une nécessité vitale pour ses 5 millions d'habitants, soumis aux caprices de l'Etna, le plus haut volcan d'Europe, en activité quasi permanente. L'île se situe de plus à la jonction des plaques eurasienne et africaine. Depuis 2011, un nouveau cratère suscite l'intérêt des scientifiques. Boris Behncke, un observateur allemand, estime que le volcan est autant une menace qu'une bénédiction pour la population car ses éruptions rendent les terres extrêmement fertiles.
En octobre 2012, l'ouragan Sandy frappe la côte est des Etats-Unis, faisant de nombreuses victimes et paralysant pendant près de huit jours la ville de New York. En mai 2013, la localité de Moore, dans la banlieue d'Oklahoma City, est détruite par deux puissantes tornades dont les vents dépassent les 300 km/h. Face à ces catastrophes naturelles dont la fréquence ne cesse d'augmenter, les autorités américaines tentent de s'organiser mais les dispositifs de prévention mis en place restent insuffisants et vulnérables.
Posé sur la ceinture de feu du Pacifique, l’archipel du Vanuatu, composé de 83 îles et de cinq volcans actifs, est régulièrement confronté à des séismes, des éruptions et des cyclones. Sur l'île d'Ambryn, en partie dévastée en 1913, un volcanologue français surveille l'activité d'un cratère tandis qu'à Port-Vila, la capitale administrative et économique du pays, le centre d'alerte analyse des données afin de mesurer les menaces éventuelles. De leur côté, les habitants d'un petit village des îles Torres, isolées de tout et frappées par un tsunami en 1997, s'organisent.
En plus de ses difficultés économiques, la Roumanie doit faire face à une véritable crise climatique. Alors qu'à l'est, la côte de la mer Noire s'érode et les plages disparaissent peu à peu, tous les ans, dans les terres, les affluents du Danube menacent les habitants. En 2005, une inondation a entraîné la destruction de 400 maisons du village de Vadu Rosca. La Roumanie est également exposée aux séismes. En 1977, près de 1 600 personnes sont décédées dans un tremblement de terre à Bucarest, la capitale.
A Chamonix, en Haute-Savoie, la montagne cerne la ville et offre un panorama saisissant, dominé par le mont Blanc. Mais ce paysage fascinant comporte des dangers qui peuvent directement toucher les zones urbaines situées au pied des cimes. La neige immaculée qui orne les sommets peut se transformer en cataclysme comme lors de l’avalanche au hameau de Montroc, en 1999. Zoom sur les mesures prises, ou non, pour protéger les populations.
Istanbul et sa région sont au cœur d'une zone où les séismes et les inondations sont fréquents. Ainsi en 1999, un tremblement de terre fit plus de 17 000 victimes, et en 2005, de violentes averses causèrent d'immenses dégâts. Les sismologues et climatologues tentent de prévoir les catastrophes, parfois causées par l'urbanisation sauvage. Tiraillée entre son essor économique et touristique et ses contraintes géographiques, la Turquie doit trouver des solutions pour protéger ses habitants tout en viabilisant sa croissance.
Les habitants de Bretagne cohabitent avec une nature capricieuse. La région s'accroche à sa bande littorale, balayée par des tempêtes de plus en plus fréquentes et noyée sous des trombes d'eau. Les travaux se succèdent, d'année en année, pour tenter de maintenir la côte en état. Le coût pour les communes est exorbitant. A Quimperlé, les rivières sortent fréquemment de leur lit, créant d'importantes inondations. Quand l'océan se déchaîne, de nouvelles failles apparaissent sur la terre. Combien de temps la Bretagne pourra-t-elle faire face à ces assauts répétés ? Quelles conséquences pour les habitants ?
Plages de sable blanc, eaux turquoise : l'archipel d'Hawaii, au centre de l'océan Pacifique, attire chaque année sept millions de touristes. Mais le décor paradisiaque s'étiole au fil des ans. Surpopulation, urbanisation, érosion, Waikiki n'est plus que l'ombre d'elle-même. Partout, l'érosion côtière sévit et 70% des plages sont touchées. Coulées de laves et tsunamis menacent ces décor idyllique. Avec trois des volcans les plus actifs au monde, Hawaii est assise sur une poudrière. Un scénario catastrophique apparaît de plus en plus probable : une éruption suivie d'un séisme qui pourrait provoquer un tsunami colossal. Comment combiner tourisme et préservation du littoral ? Comment protéger les populations face aux coulées ininterrompues de lave ? Il y a urgence à Hawaii.
En Afrique du Sud, sécheresses et inondations majeures se succèdent, frappant parfois une même région d'une saison à l'autre. Les experts du climat annoncent une recrudescence de ces aléas naturels à l'horizon 2100 en cas de hausse de deux à trois degrés de la température moyenne du globe. Du Cap de Bonne-Espérance aux savanes du Limpopo, le pays, dont la population a presque doublé depuis la fin de l'apartheid et qui est encore en pleine reconstruction, doit se préparer à mieux faire face à ces menaces qui pourraient entraver durablement son développement.
Le Chili, c'est d'abord une mosaïque de paysages et de couleurs, constituée des maisons sur pilotis de l'île de Chiloé, de l'héritage colonial de Valparaiso, de l'aridité du désert d'Atacama ou encore des buildings de Santiago, la capitale. Pourtant, le pays est installé sur un territoire étroit et instable. Le Chili est également pris en étau par deux plaques tectoniques : des tremblements de terre, parmi les plus violents du monde, souvent suivis de tsunamis, secouent le pays tous les dix ans environ. Celui de 1960 a atteint 9,5 sur l'échelle ouverte de Richter. Il faudra attendre le drame de 2010 pour que le Chili réagisse et prenne des mesures de grande ampleur. Les autorités investissent alors dans des campagnes de sensibilisation et décuplent également les budgets pour étudier ces fléaux et anticiper les raz-de-marée.
De Soulac-sur-Mer au bassin d'Arcachon, le littoral girondin attire chaque année deux millions de visiteurs, séduits par ses immenses étendues de sable et ses vagues. Le paysage semble immuable, mais l'hiver 2013-2014 a porté un coup sévère à ce morceau de littoral, qui a reculé par endroits de 40 mètres sous l'effet d'une série de violentes tempêtes. A Lacanau, la côte a déjà le profil que les experts avaient prévu pour 2040. Que faire face à une telle avancée, qui pourrait compromettre à moyen terme toute l'économie locale et le mode de vie dans cette région balnéaire ? Faut-il résister, ou au contraire reculer ?
Du pont du Gard au Cap d'Agde, le Languedoc évoque des paysages de garrigues, de grandes plages de sable fin et surtout un climat doux et ensoleillé. Mais cette région est également la proie de phénomènes météo extrêmes : les épisodes cévenols. Chaque année ou presque, ils sévissent avec plus ou moins d'intensité, causant des crues dévastatrices. Le littoral, largement urbanisé dans les années 60, subit aujourd'hui les assauts de la mer. Le défi est de taille pour la région, confrontée aux conséquences des changements climatiques, dont l'élévation annoncée du niveau de la mer.
Avec ses plages de sable blanc et ses vagues recherchées par les surfeurs, mais aussi sa Grande Barrière de corail, l'Australie a tout du paradis sur terre. Les habitants l'ont bien compris et ont construit leur mode de vie face à cet océan qu'ils chérissent. Mais des phénomènes climatiques extrêmes mettent à mal l'équilibre du pays. La Grande Barrière de corail est touchée par un nouvel épisode de blanchiment sévère. En trente ans, près de la moitié de ce patrimoine a été perdu, et les récifs pourraient disparaître à jamais.
Petit pays d'Amérique centrale, le Costa Rica abrite aujourd'hui 5% de la biodiversité mondiale. Les parcs nationaux et les sites naturels préservés constituent un quart de sa superficie. Le pays profite de ses précieux atouts pour ne plus dépendre du charbon ou du pétrole : début 2015, la totalité de l'électricité utilisée par les 5 millions d'habitants était tirée des volcans, des barrages hydroélectriques et des autres énergies renouvelables.
L'Angleterre abrite de majestueux paysages : des falaises qui se dressent face à la mer, des pâturages d'un vert éclatant, des ports aux allures de carte postale. De l'île de Wight au Yorkshire, 36 millions de touristes affluent chaque année pour profiter de Londres, sa capitale survoltée, mais aussi de ses provinces au charme bucolique. Mais l'île doit faire face à des menaces de plus en plus fortes. La multiplication des tempêtes et des pluies diluviennes exerce une pression terrible sur ses habitants. Le long des côtes, des villages entiers sont menacés par l'érosion. A l'intérieur des terres, les inondations fulgurantes se succèdent. Une situation aggravée par un système d'indemnisation bien peu performant.
Eboulements, glissements de terrain et submersion marine malmènent le patrimoine naturel de la Normandie. Les 640 kilomètres de côtes normandes sont faits de plages de galets, de falaises de craie ou de larges étendues de sable. Le changement climatique accentue le péril. Face à ces impressionnants phénomènes, de nombreux élus tentent de lancer des travaux de protection de leur commune. A Criel-sur-Mer, Etretat et Villerville, les intempéries à répétition menacent ce qui fait le caractère unique de cette région maritime française. Les plages du Débarquement elles-mêmes sont menacées. Tempêtes et érosion sont accentuées par les activités humaines.
Les habitants des îles Fidji, au cœur du Pacifique, ressentent fortement les effets du réchauffement du globe terrestre. La moindre variation a des effets désastreux. Situé sur la route des cyclones, cet archipel composé de 322 îles est lourdement frappé ; en février 2016, l'ouragan Winston a dévasté certains villages, comme celui de Koro. Morcelé, le territoire n'est pas épargné par la hausse du niveau de la mer qui menace les habitations. De plus, le réchauffement des océans perturbe les écosystèmes marins. Les coraux dépérissent. Le déplacement de populations qui se trouvent sans lieu de vie pérenne a de lourdes conséquences sociales.
Au cœur de l'océan Indien, l'île de la Réunion subit de plein fouet les modifications du climat. Les cyclones y sont de plus en plus fréquents d'avril à novembre. Les catastrophes naturelles plongent la population dans des situations extrêmes : inondations, glissements de terrain et pluies diluviennes se succèdent. La hausse du niveau des océans accélère l'altération du littoral. Les habitants de ce département d'outre-mer se mobilisent afin d'avancer vers la transition écologique. D'ici à 2022, les sources d'eau chaude pourraient produire de l'énergie grâce à la géothermie. L'ensoleillement permet l'implantation de nombreux parcs photovoltaïques. Conjointement, la permaculture ainsi que la pisciculture se développent.
L'île de Noirmoutier, située sous le niveau de la mer, est exposée aux risques de submersion marine. 70% de son territoire est classé en zone non constructible.
2017 En 2004, le tsunami qui dévaste l'Asie du Sud-Est n'épargne pas la province d'Aceh, au nord de l'île de Sumatra, et fait près de 170 000 morts. Une catastrophe encore très présente dans la mémoire des habitants. Au-delà des catastrophes ponctuelles, le pays est touché de plein fouet par les conséquences du réchauffement climatique, dont des pluies diluviennes provoquant des inondations. Alors que 40% de la ville se situe sous le niveau de la mer et que la capitale s'affaisse, le gouvernement a lancé un projet colossal pour sauver Jakarta : la construction d'une digue géante de front de mer.
L'archipel des Caraïbes s'est ouvert aux étrangers en 1994, sous l'impulsion de Fidel Castro. En 2016, il a enregistré un taux de fréquentation record avec 4 millions de visiteurs. Une nouvelle manne financière que l'Etat compte bien préserver. Il doit faire face aux aléas climatiques, que le pays subit de plein fouet. Cuba se trouve sur la route des cyclones : Sandy en 2012, Matthew en 2016, et régulièrement, vents d'une violence extrême et pluies torrentielles s'abattent sur le pays. Grâce au dispositif efficace et raisonné mis en place, à chaque fois, le bilan humain est quasi nul.
Le Pays Basque attire chaque année les riverains et les touristes pour ses 40 km de côte sauvage, mais ce petit paradis semble menacé par les falaises qui s'effritent et rendent instable l'équilibre de certaines villas. Alors que des experts envisagent de déplacer la route mythique allant de Cibourre à Hendaye, un nouveau pan de falaise s'est écroulé début juin sur la plage Bernain. A Biarritz, les propriétaires veulent renforcer les protections contre les assauts des vagues, tandis qu'à Bidart, les élus préfèrent éviter le choc frontal avec l'océan.
Presqu'un an après le passage de l'ouragan Irma, les habitants de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy se battent pour tout reconstruire avant la nouvelle saison cyclonique. A Saint-Martin, ils sont des milliers, démunis, à désespérer de pouvoir toucher leurs assurances dont le montant total est évalué à 1,2 millards d'euros. A Saint-Barthélémy, terre de villégiatures des grandes fortunes, les villas de luxe et les hôtels 5 étoiles se sont reconstruits à une vitesse fulgurante.
Les îles du Finistère ont su préserver leur beauté et leur authenticité, mais elles sont menacées par la colère des océans et les aléas climatiques. Sur l'île inhabitée de Bannec, des scientifiques étudient l'impact des violentes tempêtes. Les vagues y seraient si puissantes qu'elles auraient la même force qu'un tsunami. Du côté de Ouessant, le maire a décidé de se servir des vents violents, des puissants courants et du soleil pour créer des énergies renouvelables. Il espère ainsi que l'île deviendra autonome énergétiquement d'ici à 2030. Enfin, à Quéménès, Amélie et Etienne se sont lancés pour défi de vivre sur une île déserte.
Avec ses trois millions de touristes chaque année, la Corse reste une destination touristique très prisée. L'île de Beauté a su préserver son patrimoine naturel et culturel, mais elle subit aussi les conséquences du réchauffement climatique entre sécheresse, incendies, inondations, érosion et problèmes d'eau. Selon le ministère de la Santé, près de 40 000 Corses sur 330 000 n'ont pas accès à une eau de bonne qualité.
Les dunes les plus hautes et les plus longues d'Europe, la plus grande forêt artificielle du vieux continent et le département le deuxième plus vaste de France : les Landes de Gascogne collectionnent les superlatifs. Mais l'équilibre trouvé jadis entre océans, dunes et forêts est plus que jamais fragilisé. En une décennie, deux tempêtes d'une rare violence ont ravagé la forêt des Landes. Des inondations records ont paralysé le périmètre de Peyrehorade. De la grêle s'est abattue en juillet 2018 sur la filière des kiwis, en plein essor dans le département.
La Martinique est l'un des plus beaux joyaux de l'arc antillais. La petite île de 400 000 âmes attire plus d'un million de touristes chaque année. 100 % du territoire est classé en zone à risques naturels. Si l'île a été épargnée par les cyclones Irma et Maria en 2017, de lourdes menaces pèsent sur elle en permanence : séismes, éruption volcaniques, submersion marine et autres coulées de boue. L'augmentation du niveau de la mer et les houles cycloniques à répétition font souffrir la côte, qui recule inexorablement. Loin de la métropole, ces territoires français souffrent en silence.
Le massif des Alpes est l'un des endroits en France où le réchauffement climatique se fait sentir avec le plus d'acuité. Les glaciers fondent à vie d'oeil, et le permafrost disparaît, faisant courir des risques toujours plus grands aux alpinistes et randonneurs de haute montagne. L'on peut aussi se demander combien de temps il sera encore possible de skier dans les Alpes : les stations de moyenne montagne sont-elles condamnées à disparaître à plus ou moins long terme ? Les réponses des scientifiques n'ont rien de rassurant. Et un consensus se profile : hormis les 24 stations les plus en altitude, les autres vont devoir changer de modèle.
Depuis 1982, le département des Alpes-Maritimes est celui qui collectionne le plus de décrets de catastrophes naturelles en France métropolitaine. Derrière l'image de carte postale, l'homme a construit à un rythme effréné, souvent au dépend de sa sécurité. En 2015, des inondations ont ravagé le département provoquant la mort de vingt-et-une personnes. Les dégâts considérables sont estimés à plus de 650 millions d'euros. Plus de trois ans après cette catastrophe, les sinistrés perdent patience face à la lenteur des travaux de protection et sont tentés de vendre leurs maisons pour une bouchée de pain. A l'ouest, plus de 80 000 personnes vivent sur des zones à risques. Le problème de la relocalisation est l'un des plus grands défis à venir pour les pouvoirs publics.
La côte d'Opale s'étire sur plus de 100 km et offre des paysages aux mille contrastes. Une fois l'hiver venu, ces petites communes font face à la mer et ses déferlantes de plus en plus violentes. Les digues souffrent jusqu'à rompre comme à Wimereux ou Ambleteuse après le passage de plusieurs tempêtes. Face à ces coups de boutoir, le trait de côte recule. A l'intérieur des terres, l'eau provoque aussi de nombreux dégâts. Les agriculteurs se retrouvent, de plus en plus, avec des champs inondés durant plusieurs mois l'hiver. En été, les canicules puis les pluies anormales de septembre ont des conséquences sur des milliers de maisons qui se fissurent.
Les îles du Ponant défient les éléments déchaînés de l'océan Atlantique. Au large de la Bretagne, les îles de Sein et d'Ouessant ont su préserver leur beauté. Mais, en hiver, la nature est hostile. Durant l'hiver 2013-2014, plus d'une trentaine de tempêtes n'ont laissé aucun répit à ces îles. Postes avancés de la nature qui se déchaîne, les îles du Ponant veulent aussi montrer l'exemple en mettant à profit cet environnement.
En février 2010, la tempête Xynthia s'abat sur la façade atlantique de l'hexagone. Le bilan humain fait état de 47 victimes, dont 29 rien que dans la commune de La Faute. La commune devient alors le symbole du manque de préparation des villes face aux événements climatiques. Cette partie sud de la Vendée, le Marais Poitevin, est une terre gagnée sur la mer. Avec les premiers congés de 1936, la région devient un eldorado pour les touristes et les propriétaires de maisons secondaires. Pour se protéger, les habitants ont fait construire des digues. Mais la tempête Xynthia a montré qu'elles n'étaient ni insubmersibles, ni indestructibles. Pourtant, des élus veulent imposer des projets comme le port de Brétignolles-sur-Mer, un dossier contesté.
Grâce à ses territoires ultramarins, la France possède le plus grand domaine maritime au monde. Perdues au beau milieu des océans Atlantique, Pacifique et Indien, ces îles du bout de monde sont en première ligne face aux éléments qui se déchaînent. Si, en Polynésie, la montée des eaux oblige les autorités à trancher entre relocalisation des populations ou adaptation de l'habitat littoral, à Saint-Martin, dans les Caraïbes, on panse encore les plaies de l'ouragan Irma. En première ligne face aux fléaux climatiques, les territoires ultramarins veulent aujourd'hui montrer l'exemple et s'imposer comme les pionniers de la transition énergétique. Sur l'île de La Réunion, des projets novateurs fleurissent de toutes parts.
Le Var, département le plus touristique de France est aussi l'un des plus boisés. Ce patrimoine naturel exceptionnel subit de plein fouet les bouleversements climatiques. Eté après été, les menaces de voir des incendies de grande ampleur sont plus fortes. Sans attendre ce méga feu, les pompiers se préparent avec des technologies dernier cri. En automne et en hiver, le Var vit sous la menace d'inondations brutales. Ingénieux, les agriculteurs et les professionnels du tourisme, que ce soit dans la vallée de l'Argens ou sur la plage de Pampelonne, ont trouvé des solutions pour protéger leur environnement et l'économie locale.
Sur le littoral méditerranéen, la mer se déchaîne. Attaquée de toutes parts, la côte Vermeille souffre et s'érode, comme à Argelès-sur-Mer, sur la plage du Racou. Petit paradis sur terre et les pieds dans le sable, les maisons sont régulièrement inondées. En montagne, des neiges exceptionnelles et des pluies torrentielles font des dégâts, menaçant ainsi des axes stratégiques de communication. Le pays catalan fait face et s'organise face aux bouleversements du climat, en créant notamment des dispositifs innovants.
Dans le Morbihan, le changement climatique menace la culture des moules et des huîtres. Seul aspect positif : la possibilité de lancer la viticulture sur l'île de Groix.
Le Cotentin regorge de merveilles. Des plages du débarquement, aux falaises du Nez de Jobourg, vieilles de deux milliards d'années, c'est un voyage au bout du monde qu'offre ce département de la Manche. Ce petit bout de France est cerné par les eaux et 350 kilomètres de littoral font vivre ce territoire au gré des marées et des tempêtes. Mais, depuis 2010, les phénomènes extrêmes se multiplient et malmènent la façade occidentale de la presqu'île. C'est la plus exposée aux assauts de la mer. Entre érosion et submersion marine, des villes comme Gouville-sur-Mer, Agon-Coutainville ou Blainville-sur-Mer, essaient de rester maîtresses des lieux, pour d'autres, il faut tenir et s'arc-bouter coûte que coûte ! La réflexion est en cours et si les élus et l'Etat vont au bout de leurs desseins, le Cotentin pourrait faire figure de référence.
Au cœur de l'Atlantique nord, l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon subit de plein fouet les bouleversements climatiques. Déjà victime des conséquences de la surpêche qui a détruit la ressource locale, il doit désormais faire face aux tempêtes et aux inondations de plus en plus violentes, au point de menacer l'isthme qui sépare les deux terres principales et d'étudier un déplacement du village de Miquelon.
A première vue, la Camargue est une terre sauvage où galopent taureaux et chevaux, au milieu de milliers de flamants roses. Pourtant, sans l'homme pour façonner cette terre, ce paysage unique n'existerait pas. Mais ce territoire à la fois sauvage et maîtrisé pourrait encore évoluer : le dérèglement du climat rebat les cartes. L'eau monte inexorablement et salinise les terres. Un drame quand on sait que 70% des terres se trouvent au même niveau que la mer. Le changement climatique menace de faire de la Camargue ce qu'elle était, il y a 2000 ans : une île perdue entre Rhône et Méditerranée.
Mayotte est un aquarium géant riche de centaines d'espèces marines qui, vu du ciel, perd parfois de son éclat. C'est le résultat des coulées de boue qui se déversent dans les eaux cristallines et asphyxient le corail, la barrière naturelle qui protège l'île. Cette menace sur l'environnement inquiète les scientifiques car, depuis quelques années, l'archipel est confronté à de multiples fléaux. En 2018, avec l'émergence, au large des côtes, d'un volcan sous-marin, Mayotte est devenu un laboratoire de ce qui pourrait arriver ailleurs en 2050. Partout, la terre s'est enfoncée de 15 à 20 centimètres et l'eau est montée d'autant. Pour les experts, c'est exactement les effets attendus du réchauffement planétaire
La baie de Somme est l'une des baies les plus spectaculaires d'Europe. Mais, avec le dérèglement climatique, les tempêtes se multiplient. Les experts tirent la sonnette d'alarme et incitent à faire reculer les propriétés les plus à risque. A chaque tempête, les dégâts sur la roche s'amplifient, menaçant ce havre de paix. Les paysages des bas champs, eux non plus, n'échappent pas aux colères de l'océan. Ce mince cordon dunaire, constamment malmené par la houle et le vent, ne résisterait plus sans la consolidation de la digue. Aujourd'hui, les autorités envisagent de nouvelles stratégies pour préserver cet environnement exceptionnel.
Dans la partie ouest du massif vosgien se trouve une forêt à la biodiversité remarquable. Classée Natura 2000, cette zone appelée "Petit Canada" ou "Petite Finlande" souffre de plus en plus du changement climatique. Les épisodes de sécheresse se multiplient et une partie de la forêt peine à survivre. Elle meurt de soif, brûle et subit les attaques d'un parasite : le scolyte. Face aux différentes menaces, l'ONF, les pompiers et les acteurs des filières bois et touristiques se mobilisent et tentent de mettre en place des solutions.
Située entre le Brésil et le Suriname, à plus de 7 000 kilomètres de Paris, la Guyane est le plus grand département français, couvert à 95 % d’arbres. Cette partie de l'Amazonie française occupe une place prépondérante dans l’équilibre mondial du climat. Peu exploitée, la plus vaste forêt d’Europe et la plus grande réserve de biodiversité française, qui représente un véritable poumon pour la planète, est aujourd’hui menacée.
Tout le monde connaît les magnifiques châteaux des bords de la Dordogne, les délices de la truffe et de la noix locale ou encore les merveilleuses grottes préhistoriques qui jalonnent la "Vallée de l'Homme". En revanche, peu de gens savent que ces trésors patrimoniaux du Périgord sont menacés par les caprices du climat. Les épisodes pluvieux sont devenus rares, mais très brutaux. Ils érodent les roches qui soutiennent les forteresses du Moyen-Age. La truffe et la noix, elles, tendent à disparaître ou à s'altérer sous l'effet de la sécheresse. Quant à la grotte de Lascaux, elle subit le risque combiné des incendies en surface et des variations de température en profondeur.
es Hauts-de-France sont victimes du réchauffement planétaire, avec des canicules et des pluies diluviennes qui causent de nombreux dommages, à la campagne comme en ville. Le sol se dessèche et la terre, assoiffée, ne parvient plus à retenir l'eau de pluie, un désastre quand on connaît la vulnérabilité de ces terres remembrées et dépourvues de haies et de végétation. Plus loin, en zone urbaine, l'asphalte et les bâtiments en briques chauffent jusqu'à 70 degrés. La ville se transforme alors en une énorme fournaise, parfois meurtrière pour les populations les plus vulnérables. Un nouveau monde ainsi qu'un nouveau rapport de l'homme au territoire est à construire ; les Hauts-de-France en sont l'incarnation et peut-être, demain, un modèle à suivre.
Avec le dérèglement climatique, le territoire corse souffre. Le premier à tirer la sonnette d'alarme, c'est Antoine Orsini. Cela fait 40 ans qu'il dénonce le manque de politique pragmatique de l'eau en Corse. A Cargèse, le maire doit la stocker dans de grands réservoirs pour éviter d'en manquer en période estivale. A Rogliano, le premier magistrat de la commune a dû faire construire une usine de dessalement. Dans cette île de près de 300 000 habitants, il y a heureusement des familles qui se battent pour trouver des solutions. Elevage et viticulture sont en pointe pour de nouvelles politiques de résilience. D'autres acteurs tentent également de rappeler le trésor que représente la biodiversité locale, comme les herbiers de Posidonie, mis à mal par le boom de la plaisance.