Dès le début du siècle et, plus encore après la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances occidentales nouent des relations étroites avec les états pétroliers afin d'assurer aux sept soeurs la mainmise sur les gisements du Moyen-Orient. Lassés de voir leurs états spoliés, certaines voix s'élèvent contre cette exploitation, comme celle, avortée, du premier ministre iranien Mossadegh en 1951. En 1960, les états producteurs de pétrole s'unissent et créent l'OPEP. L'influence des sept sœurs est donc menacée. C'est paradoxalement le choc pétrolier de 1973 qui leur permet de rebondir. Néanmoins, le contrôle de cette région du monde reste capital, comme l'ont prouvé récemment les conflits irakiens de 1991 et 2003.
Le Moyen-Orient n'a pas constitué l'unique source de pétrole pour le monde occidental. Les "sept sœurs" se sont mises en quête de nouveaux gisements et l'Afrique est devenue leur nouveau terrain de jeu. Dès les années 1930, la présence de pétrole dans le Sahara est suspectée. Lors de sa campagne victorieuse de 1942, le maréchal Leclerc laisse des garnisons dans le Sud algérien et en Libye afin de poser les jalons d'une future exploitation. Le pétrole est en effet bien là et l'exploitation intensive est lancée par les "sept sœurs" mais, rapidement, des difficultés apparaissent...
Les gisements du Caucase et de Sibérie ont assuré la puissance de l'Union soviétique. Néanmoins, dès 1983, les Saoudiens, alliés des Américains, inondent le marché de barils, faisant ainsi chuter les cours. Pour les Russes, qui vont aussi perdre le Caucase avec la chute du bloc communiste, l'impact économique est violent. N'ayant pas les moyens de rénover les installations pétrolières, Boris Eltsine décide de les privatiser. C'est la naissance d'une génération d'oligarques qui va devenir puissante, trop puissante. Son successeur, Vladimir Poutine, va user de stratagèmes pour reprendre la main...
Les États-Unis contrôlant une grande partie du pétrole du Moyen-Orient, sa rivale, la Chine se tourne vers de nouveaux partenaires. L'Asie et l'Afrique noire font partie de ses fournisseurs. C'est également le cas du Venezuela d'Hugo Chavez toujours au pouvoir malgré le coup d'état de 2002 appuyé par les sept sœurs. Exaspérés de ne rien voir des retombées économiques du pétrole, les peuples tunisien, égyptien et libyen finissent par se révolter et renversent leurs dirigeants. Contraintes de se tourner vers de nouvelles solutions, les compagnies historiques repoussent toujours plus loin les limites...
Le premier de ces quatre documentaires retraçant l'histoire de l'or noir plante le décor au Moyen-Orient. Tout débute un soir d'août 1928, en Ecosse, au château d'Achnacarry, où sont réunis les hommes forts de l'industrie pétrolière de l'époque. Le Néerlandais Henri Deterding, cofondateur de la Royal Dutch Oil, propose alors aux autres convives «d'exploiter fraternellement et le plus profitablement possible les ressources pétrolières mondiales». Zones d'exploitation, prix du transport et de vente, tout est débattu et distribué équitablement. Au petit matin, le pacte est scellé et le nouveau cartel, prêt à dominer le marché planétaire. D'autres compagnies vont bientôt rejoindre ce complot de milliardaires. Exxon, Shell, BP, Mobil, Chevron, Gulf et Texaco forment par la suite le groupe connu sous le nom des Sept Soeurs.
«1928 marque la création d'un cartel international visant à partager entre ses membres les réserves mondiales de pétrole. Après une partie de chasse en Ecosse, les magnats du pétrole de l'époque se sont entendus dans le plus grand secret. Ce cartel, qui va dominer la planète durant un siècle, est encore omniprésent. Dans les nouvelles zones d'exploitation, il y a toujours une, voire plusieurs des Sept Soeurs présentes. C'est leur histoire, véritable et inavouable, que nous avons voulu raconter», confie Arnaud Hamelin, coauteur et producteur de cette série documentaire. Cheikh Yamani, ancien ministre saoudien du Pétrole, apporte un témoignage éclairant.
Dès 1983, les Saoudiens, alliés des Américains, inondent le marché de barils de pétrole et font ainsi chuter les cours. Pour les Soviétiques, qui perdent le Caucase avec la chute du bloc communiste, l'impact économique est violent. N'ayant pas les moyens de rénover les installations pétrolières, Boris Eltsine décide de les privatiser. C'est la naissance d'une génération d'oligarques qui va devenir toute-puissante. Poutine reprend la main en arrivant au pouvoir mais le pétrole de la Caspienne échappe toujours à la Russie. C'est pourquoi elle alimente le conflit ethnique entre les Azéris, qui ont conclu de gros contrats avec les Sept Soeurs, et les Arméniens. Mais déjà, la Chine entre dans la danse et s'intéresse aux ressources de la Caspienne.
Les Etats-Unis contrôlant une grande partie du pétrole du Moyen-Orient, leur rivale, la Chine, se tourne vers de nouveaux partenaires. L'Asie et l'Afrique noire font partie de ses fournisseurs. C'est également le cas du Venezuela de Hugo Chavez, toujours au pouvoir malgré le coup d'Etat de 2002, tentative de putsch appuyée par les Ssept Soeurs. Exaspérés de ne rien voir des retombées économiques du pétrole, certains peuples supportent de moins en moins bien la situation. Contraintes de se tourner vers de nouvelles solutions, les compagnies pétrolières historiques repoussent toujours plus loin les limites.