Les temples millénaires d'Angkor, les eaux turquoises de Sihanoukville, le charme des maisons flottantes du lac Tonle Sap… Le Cambodge attire de plus en plus les touristes. Leur nombre a triplé en 10 ans. Un record en Asie. Le problème, c'est que ce tourisme de masse dégrade l'exceptionnel patrimoine architectural et naturel du pays, et qu'il ne profite pas à la population cambodgienne. Sihanoukville est en pleine métamorphose. Les Chinois se prennent de passion pour cette petite station balnéaire qui leur offre ce qu'ils n'ont pas : sable fin, eau à 28 degrés en toute saison, jeux d'argent interdits dans leur pays… La ville est devenue un petit Macao. On compte déjà 88 casinos ! Du coup, les prix de l'immobilier flambent. Toutes les paillotes sont rachetées par des Chinois. Le front de mer est transformé en un chantier géant, d'où sortent des complexes hôteliers de plusieurs milliers de chambres. Résultat, les Cambodgiens n'ont plus les moyens d'habiter en centre-ville. Pour éviter les foules, un nouveau type de tourisme est apparu, très à la mode chez les jeunes occidentaux : on l'appelle le « volontourisme ». Ce sont des séjours à la fois touristiques et humanitaires. Les projets ne manquent pas : sauver les coraux, aider à la préservation des éléphants, ou encore participer à la construction d'une école. Le problème, c'est que le système est devenu un business en soi, parfois déconnecté des besoins réels, et qu'il génère de la corruption. Pour ne pas tomber dans ces écueils, certains touristes préfèrent partir seuls à l'aventure et découvrir le pays hors des sentiers battus. Notamment dans les mines illégales du nord-est du pays, dans la province du Ratanakiri. C'est là que l'on extrait la fameuse pierre de zircon bleu. Mais ce que les touristes ignorent, c'est le prix humain qu'il coûte : des dizaines d'enfants, dont les petits corps se faufilent plus facilement dans les galeries des mines que ceux de