Ils sont le nerf de la guerre. Sans eux, pas de ravitaillement, pas de véhicules, pas d'armement, pas de matériel. Pour l'opération Barkhane, que mènent les forces militaires françaises au Sahel et au Sahara pour lutter contre les groupes djihadistes, ils sont 3 000 (hommes et femmes) à s'occuper du soutien logistique et administratif. Soit deux militaires sur trois ! Ils sont chef-cuisiniers, boulangers, mécaniciens, informaticiens, chirurgiens, infirmiers, secouristes, responsables de l'entretien ou des services généraux. De ces métiers dépendent le succès des opérations et, bien souvent, la vie des soldats engagés sur le terrain. Leur travail est un défi permanent au quotidien, notamment en raison du climat et de la menace djihadiste. Depuis 2013, 23 soldats français sont morts dans cette guerre contre les terroristes. Sept d'entre eux appartenaient aux unités logistiques et de soutien. Dans les différentes bases, des dizaines de mécaniciens sont à l'œuvre pour réparer le matériel abîmé par le désert, ou intervenir au plus vite en cas de crevaison. Il y a aussi des médecins prêts à soigner une angine comme une blessure de guerre, les cuisiniers qui doivent nourrir chaque jour l'équivalent d'une petite ville. Qui sont ces femmes et ces hommes de terrain, militaires et civils, qui choisissent de vivre loin de leur famille pendant plusieurs mois ? Comment l'armée organise-t-elle l'intendance à 4 000 km de la France pour nourrir, transporter, ravitailler, héberger, soigner des milliers de militaires ? Comment fait-on la guerre sur un front étranger en s'exposant le moins possible aux attaques ennemies ? Pendant plusieurs semaines, au Mali, sur les bases de Gao et de Kidal, et lors de l'un des plus grands convois militaires jamais effectués dans le désert, les équipes d'Enquête Exclusive ont partagé le quotidien de ces hommes et femmes qui œuvrent, le plus souvent dans l'ombre, dans les coulisses de la guerre.