Chaque année, aux États-Unis, près de 20 000 jeunes sont envoyés dans des « boot camps ». Ce sont des camps de redressement dirigés par des militaires, souvent des vétérans des guerres d'Afghanistan et d'Irak. Pour ces jeunes Américains, adolescents difficiles, en échec scolaire ou petits délinquants, c'est la méthode la plus radicale pour revenir dans le droit chemin. Pour la majorité d'entre eux, c'est surtout l'école de la dernière chance. Le boot camp qui affiche le meilleur taux de réussite se trouve à Stockton, en Californie. Lors de la dernière session, 133 jeunes de 16 à 18 ans, tous envoyés par leurs familles, se sont retrouvés ici pendant cinq mois. Parmi eux, Marisol, encore mineure et déjà maman ; Manuel, 17 ans, mêlé aux gangs depuis l'enfance ; Cheyenne, 17 ans, au casier judiciaire bien rempli ; Nicolas, en surpoids et isolé dans le monde des jeux vidéo. Sous les ordres du capitaine Yin, un ex commando, et du Sergent Brown, une femme de caractère au grand cœur, ces adolescents rebelles et marginalisés vont tenter de reprendre leur destin en main. Parviendront-ils à la rédemption ? Tiendront-ils physiquement et moralement le coup ? Les deux premières semaines, dites « phase rouge », sont les plus éprouvantes. Réveils musclés à 5 heures du matin, port de l'uniforme, marche militaire, études surveillées, extinction des feux à 20h… Tout est chronométré : 10 minutes pour se nourrir, 2 minutes pour se doucher, 5 secondes pour enfiler ses chaussettes. Aucune intimité ni liberté. Pas de téléphone portable, d'Internet, ni de télévision. Les week-ends, pas de répit ni de loisirs. Nombreux sont ceux qui décrochent en cours de route. Les plus fragiles craquent, quittent le boot camp ou s'enfuient. À l'issue des cinq mois, la remise des diplômes est le jour le plus émouvant. Pour ceux qui l'ont obtenu, c'est le départ d'une nouvelle vie. Comment ces jeunes en sont-ils arrivés là ? Quelles épreuves d