Le Sri Lanka, la perle de l'Océan Indien, est classée comme la destination tendance de 2017. Réserves naturelles de léopards et d'éléphants, sublimes plages de sable blanc, paradis pour le surf, cocotiers, plantations de thé verdoyantes et prix hyper-compétitifs, l'île attire de plus en plus de touristes, dont beaucoup de Français. Mais derrière ces trésors naturels et cette image idyllique, le Sri Lanka panse encore ses plaies. Pendant 40 ans, l'île a été déchirée par une guerre civile sanglante qui a opposé les deux ethnies du pays : la majorité cinghalaise bouddhiste et les Tigres tamouls. Ce conflit a fait 70 000 morts et une centaine de milliers de disparus. Aujourd'hui, c'est l'armée, omniprésente, qui contrôle le pays. Elle est partout, surveille tout le monde, dirige chaque secteur de l'économie et n'hésite pas à confisquer les terres aux paysans pour y construire des hôtels de luxe. Des hôtels qu'elle gère elle-même… à la militaire. L'armée est aussi chargée de faire « nettoyer » les zones dangereuses, situées principalement dans le nord de l'île. Des centaines d'hectares sont encore truffés de mines anti-personnelles. Un travail d'une précision chirurgicale et extrêmement dangereux confié aux Tamouls. Chargés de les retirer à la main, sous l'autorité des militaires, ils risquent leur vie à chaque minute. Opprimée, exploitée, victime d'une véritable ségrégation, la communauté tamoule est mise à l'écart dans des bidonvilles. Ce sont notamment les femmes tamoules qui, contre un salaire de misère (1$ par jour), sont envoyées dans les plantations de Ceylan (ancien nom du Sri Lanka) pour la cueillette du thé, pendant que leurs maris s'intoxiquent en utilisant, sans protection, des pesticides. Une réalité sombre, qui tranche avec la beauté des lieux, à laquelle les touristes venus visiter les plantations n'ont évidemment pas accès. D'ailleurs, au Sri Lanka, pas question de trop mélanger le