À l'image de la Corée du Nord, l'Albanie fut longtemps l'un des pays les plus fermés au monde. Une dictature communiste brutale et répressive, dirigée par Enver Hoxha, l'un des pires despotes de l'histoire. Mais depuis 1991 et la chute du régime, le pays s'est libéré et attire désormais de nombreux touristes, en quête de dépaysement et de sensations fortes. D'autant que la destination, qui ne manque pas d'attraits, est l'une des moins chères d'Europe. Plages désertes et eaux cristallines sur la côte adriatique, montagnes escarpées, plaines sauvages, les voyageurs sont frappés par la beauté et l'authenticité des paysages. L'Albanie porte aussi les traces de son passé. Régi par des traditions ancestrales toujours bien vivaces, le pays semble figé dans un autre siècle. Il y a notamment la loi du kanun, qui légitime les terribles et sinistres vendettas. D'après ce code juridique, datant du XVe siècle, si un meurtre est commis, la famille de la victime a le droit de tuer en représailles un homme ou un jeune garçon du clan du meurtrier. Un cycle de vengeance sans fin où des centaines de personnes innocentes, dont des enfants, se retrouvent menacées de mort. Exceptionnellement, l'une de ses familles victime d'une vendetta a accepté de nous ouvrir ses portes. Les jeunes garçons vivent cloîtrés chez eux, sous la menace. Nous avons suivi le combat de Liliana, une institutrice au courage incroyable, pour scolariser ces enfants désespérés et leur organiser, sous haute sécurité, des sorties scolaires. La vieille dictature a laissé d'autres traces. Chômage, pauvreté, corruption… En Albanie, les trafics et la mafia prospèrent. Le pays est le premier producteur européen de cannabis. Des villages entiers vivent de la marijuana et protègent jalousement leur production d'or vert tandis que la police et les autorités ferment bien souvent les yeux. Mais aujourd'hui, le pays souhaite se réformer et montrer un visage plus présentable.