Attaques au couteau, menaces de mort, coups et insultes : bienvenue aux urgences version 2014. Médecins, infirmiers, brancardiers y subissent tous les jours la violence de patients excédés. En 5 ans, les signalements d'agression contre le personnel hospitalier ont augmenté de plus de 80%. Principal motif de l'agressivité des patients : l'attente, souvent interminable. Les urgences sont surchargées, leur fréquentation a doublé ces dix dernières années. Malades soignés dans les couloirs, manque de place, l'hôpital traverse une crise très grave et le personnel hospitalier est en première ligne. Paris ou province, aucune région n'est épargnée. Nous avons pu faire entrer nos caméras dans des services des urgences à Aulnay-sous-bois, Narbonne et Limoges. Au plus près des soignants, nous avons suivi leur combat quotidien pour s'occuper des malades dans des conditions de stress et de tensions permanentes, où d'une minute à l'autre, tout peut déraper. Jeunes médecins ou infirmières, ils brisent le silence et dénoncent des conditions de travail qui mettent aussi en danger la santé des patients. Quelques hôpitaux prennent des mesures drastiques : agents de sécurité, vitres blindés et procès systématiques en cas d'agression. Formés pour guérir et soigner, les médecins suivent désormais des stages d'auto-défense pour apprendre à maîtriser des patients difficiles, alcoolisés ou déséquilibrés. Des gestes qui peuvent leur sauver la vie.