Ils sont 20 000 en France. Dans les transports en communs, aux abords des monuments ou sur les marchés, les Roms font désormais partie du quotidien des Français mais ils suscitent régulièrement agressivité et polémiques. Ces familles, souvent originaires de Roumanie, s'installent illégalement dans des baraques de fortune au bord des axes routiers ou sur des terrains inoccupés. La police n'a de cesse de les déloger : en 2013, les autorités ont évacué 165 campements sur les 400 recensés, un chiffre record. Mais les camps renaissent aussi vite qu'ils ont été démantelés. Bruits, saleté et cambriolages : les riverains voient d'un très mauvais œil ces bidonvilles, véritables cloaques aux portes des habitations et des entreprises. Car si pour gagner leur vie, certains Roms mendient ou récupèrent des métaux, d'autres en revanche se livrent à des activités illicites. À Paris, on ne compte plus les vols devant les distributeurs bancaires, perpétrés par des enfants ou des adolescents. De la surveillance au coup de filet, nous avons pu suivre une longue enquête pour démanteler l'un de ces réseaux. Pour comprendre ce qui pousse ces familles à s'installer en France, nos équipes se sont rendues en Roumanie. Quelques-uns parviennent à se construire une maison grâce à l'argent récolté. Les autres vivent dans le dénuement le plus total et sont victimes de ségrégation. Dans le Nord de la Roumanie, à Baia Mare, un mur a même été construit pour isoler les Roms du reste de la ville. Leur quartier abandonné des autorités est devenu un véritable ghetto insalubre.