Le 5 mai 2001 ou le jour du déclic. Durant le finish d’une saison qui lui a permis de confirmer ses ambitions toujours plus élevées en championnat, l’OL soulève la Coupe de la Ligue dans un Stade de France transformé en un mini-Gerland. Un premier trophée après 28 ans de disette pour un club qui veut rêver plus grand dès la saison suivante, celle de 2001-02. Pourtant, la liesse de tout le peuple lyonnais et l’euphorie des coéquipiers de Florent Laville laissent très vite place à une intersaison bien plus mouvementée qu’imaginée.
Les velléités de départ de joueurs importants deviennent pressantes et les renforts se font attendre. La direction sportive représentée par Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe doit passer à l’action sur le marché des transferts pour rassurer son coach, Jacques Santini, et (re)construire un effectif à la hauteur des ambitions de l’OL. Loin de l’agitation en coulisses, l’équipe emmenée par Sonny Anderson n’a qu’un seul objectif : montrer de quoi elle est capable sur le terrain et envoyer ses premiers messages aux concurrents.
Effondré fin septembre par un drame familial vécu par l’un de ses membres, le groupe lyonnais trouve dans chacune des épreuves l’opportunité de se souder, de renforcer les liens. Les sorties parfois arrosées au Ninkasi, qui ne sont d’abord pas du goût du jeune Sidney Govou, forgent elles aussi l’esprit groupe, sa force mentale jusqu’à se relever de résultats en dents de scie et même réaliser l’impossible.
Le retard de Sonny Anderson à la reprise en janvier n’annonce rien de bon. Les résultats en championnat ne sont pas à la hauteur des ambitions et les éliminations précoces dans les Coupes nationales sonnent comme de nouvelles désillusions pour des supporters qui n’hésitent pas à exprimer leur mécontentement. Lieu de fronde mais aussi de rebond, Gerland est le théâtre de tous les possibles.
L’élimination inattendue en Coupe UEFA face au modeste Slovan Liberec rapproche l’OL de la crise. Elle laisse aussi la voie libre pour la course poursuite en championnat. Juninho, Delmotte, Anderson… sortent les calculettes avec Lens en ligne de mire. Mais les performances à l’extérieur plombent encore leurs plans, à l’image de la défaite de trop à Lille… Pourtant, contre la résignation ambiante, un homme continue d’y croire.
Et si la saison avait basculé lors de ce Bordeaux-Lens ? Alors que l’OL pensait être condamné aux places d’honneur, le Racing lui a offert le droit de rêver, d’y croire encore. Un jeu psychologique s’installe alors entre les deux favoris au titre, un chassé en proie aux doutes et un chasseur affamé mais sans plus aucune cartouche d’avance. La traque est intense, irrespirable, menée par un Anderson en mission.
Obnubilés depuis de nombreuses semaines par cette date du 4 mai, les joueurs de Jacques Santini sont arrivés là où ils voulaient être : une finale face à Lens pour un premier titre de champion. Avant ce rendez-vous historique, un vent de folie s’empare des supporters, de la ville… c’est tout le peuple lyonnais qui participe à la mission qu’il s’est fixé : faire de Gerland une arène hostile et effrayante pour les Lensois.
Cette série docu retrace la saison 2001-2002 de l’Olympique Lyonnais, celle qui a permis au club de Jean-Michel Aulas de décrocher son premier titre de Champion de France et de lancer sa dynastie hexagonale. Regorgeant d’images d’archives exceptionnelles, d’interviews des acteurs de l’époque (joueurs, staff, direction et supporter) et d’anecdotes inédites, LYON 2002 nous fait revivre de l’intérieur cette aventure aussi glorieuse que mouvementée mais toujours passionnante.