Dans les années 50, 3% des chansons classées dans les charts parlaient de sexe. Dans les années 70, ce chiffre grimpe à 40%, puis à 92% en 2009. En soixante ans, musique et sexe ont connu des parcours enchevêtrés. De l'apparition de la pilule en 1961 à celle du sida vingt ans plus tard, la pop music a accompagné un formidable élan de libération sexuelle. Quelles chansons, quelles paroles ont marqué ce passage d'une sexualité contrôlée à une sensualité débridée ? Du rock psychédélique à la disco, cet épisode retrace l'influence de la musique sur les moeurs et s'intéresse à la manière dont le public a reçu ces oeuvres avant de se les approprier.
Des excès de Janis Joplin aux déhanchés de Beyoncé, en passant par la rage d'Aretha Franklin et la carrière maîtrisée de Madonna, depuis cinquante ans aux Etats-Unis les chanteuses se sont émancipées pour prendre le pouvoir et affirmer leur liberté. De nombreuses images d'archives et des témoignages de journalistes rock retracent cette évolution, et permettent de comprendre comment le féminisme peut aussi s'exprimer à travers la musique.
Dès les années 1950, avec Little Richard et Elvis Presley, les frontières entre le masculin et le féminin deviennent floues. David Bowie, Patti Smith ou les Rolling Stones sont à leur tour des artistes qui utilisent l'androgynie comme une force de création et de subversion. Par la suite, dans les années 1980, des groupes comme Indochine ou Culture Club font entrer l'ambiguïté sexuelle dans le top 50. Retour sur l'androgynie vue à travers le rock et la pop.
En 1976, les Sex Pistols font scandale sur scène avec leur attirail fétichiste et contribuent à populariser l'esthétique SM. Depuis, les codes de cette sexualité extrême et sulfureuse n'ont cessé de se diffuser dans la culture pop-rock, devenant la marque de fabrique d'artistes tels que Iggy pop ou Devo. Même Rihanna, dont le tube «S&M» a rencontré un succès mondial 2011, s'en est emparée. Goût de la provocation ou récupération marketing ? Cet épisode suit le quotidien d'artistes issus de courants extrêmes, comme le groupe de metal Ministry ou les punks de Grausame Töchter, tout en recueillant l'avis de véritables adeptes de ces pratiques érotiques.