e 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine, est assassiné par Abdoullakh Anzorov, un jeune islamiste radicalisé. Depuis des mois, son assassin publiait à la vue de tous des contenus de haine, allant même jusqu’à rechercher ouvertement des cibles. Les géants de l’internet auraient-ils pu le repérer avant son passage à l’acte ? Cet attentat qui a bouleversé la France illustre la faillite des plateformes digitales dans la modération des contenus. Une autre histoire dramatique illustre cette faillite. Le 15 mars 2019 à Christchurch en Nouvelle-Zélande, Brenton Tarrant assassine 51 personnes dans deux mosquées. Une attaque calibrée pour les réseaux sociaux que le terroriste a diffusé en direct sur Facebook sans aucune action des modérateurs pendant 29 minutes. Pourtant, les mois précédant l'attentat, le suprémaciste blanc montre sa radicalisation en consultant des contenus racistes et conspirationnistes et en postant publiquement des indices sur son intention de passer à l’acte. Mais, encore une fois, les réseaux sociaux n’ont rien fait pour empêcher la tuerie qui s’annonçait. Pire, ils ont contribué à amplifier des théories dont Brenton Tarrant se revendiquait. L’assassinat de Samuel Paty et l’attentat de Christchurch illustrent les manquements des réseaux sociaux dans la lutte contre la radicalisation en ligne.