Pendant les émeutes des Gilets jaunes en France, on a vu pour la première fois des blindés face à des manifestants dans les rues de Paris. Un signe que la police se militarise. Ce phénomène se retrouve un peu partout sur la planète, comme en témoignent les manifestations écologistes en Allemagne, Black Lives Matter aux États-Unis ou le mouvement el estallido social au Chili. Comment a-t-on glissé du contrôle des foules à une guerre de basse intensité ?
L’arme du nouveau contrôle des foules tout autour du monde, c’est le fusil à balles en caoutchouc. Partout, les policiers se sont habitués à épauler et tirer sur des manifestants – un geste qui avait disparu. Les armes dites à létalité atténuée tuent moins… mais elles mutilent : des centaines de manifestants ont été par exemple éborgnés. Ce second volet enquête sur ces fusils omniprésents depuis dix ans. Des armes d’abord utilisées dans un contexte colonial, puis dans les ghettos avant d'être pointées vers des citoyens lambda. Les policiers tirent et quand ils blessent, ils dissimulent l’auteur du tir.