François Mitterrand surprend son auditoire par sa veine littéraire.
L’auteur-compositeur-interprète Georges Brassens, au côté, entre autres, du général Bigeard, explique sa haine de la discipline et son antimilitarisme.
L'écrivain Alexandre Soljenitsyne reçoit Bernard Pivot pour un entretien dans sa propriété du Vermont. Dans cette émission qui lui est entièrement consacrée, Soljenitsyne y témoigne notamment de la genèse de son œuvre au goulag. Selon Bernard Pivot, l’ambassade d’URSS tenta d’empêcher la diffusion de l’émission en demandant son annulation au président d’Antenne 2, Marcel Jullian.
Bernard Pivot reçoit Vladimir Nabokov. Pour les besoins de cette émission spéciale, le décor est réaménagé. L’auteur apparaît assis à un bureau, derrière une ribambelle de livres épars. Vladimir Nabokov était en effet incapable de s'exprimer sans un support écrit. Aussi l'animateur avait-il accepté de lui fournir les questions à l'avance, afin que l'écrivain pût en préparer les réponses. Ses notes étaient dissimulées par l'amas de livres disposé sur la table.
Bernard Pivot invite Gabriel Matzneff pour son livre Les moins de seize ans. Au cours de cette émission, une enseignante (professeur de lycée) qui venait de fonder une association pour la défense des droits de l’enfant, Jeanne Delais, tout en s’efforçant d'épargner l’amour-propre d’écrivain de Gabriel Matzneff, se met à contester fermement les thèses de son livre. Elle accuse Matzneff de ne pas respecter les enfants et les adolescents, d’attenter à leur dignité, en les utilisant à son profit.
Un débat opposa Han Suyin à Lucien Bodard. Han Suyin dénonça la fascination « schizophrène » de Bodard pour l'ancienne Chine, alors qu'elle loua le modèle économique du Grand Bond en avant créé, selon elle, par de « vrais économistes » pour un pays sous développé. Ils s'opposèrent également sur la personnalité de Mao Zedong, celle de l'empereur Puyi, le communisme et ses méthodes, la dictature du prolétariat.
Face-à-face tendu entre Gabriel Matzneff et Denise Bombardier, cette dernière assimilant l’ouvrage de Matzneff, Mes amours décomposés à une apologie de la pédophilie et le comparant aux « messieurs qui attirent des enfants avec des bonbons ». Pivot minimise en parlant de « minettes ».
Pour cette 724ème et dernière émission, Bernard Pivot a invité quatre-vingts écrivains et deux dessinateurs, CABU et WOLINSKI (pour illustrer les thèmes abordés). Il rend tout d'abord hommage au caméraman Lucien CHIASELOTTI pour son ouvrage "Dans les coulisses d'Apostrophes" et à Michel MILLECAMP pour le décor du plateau, annonce que ces deux heures ne seront ni un palmarès, ni un bilan littéraire, mais un "florilège de bons moments" parfois commentés par ceux qui les ont vécus, entrecoupés des "mots préférés" de la langue française choisis par les écrivains présents sur le plateau.