Karim a quitté un Burundi en conflit après ses études pour s’assurer un avenir plus serein au Rwanda. Naturellement, il a emporté avec lui, sa paire de rollerblades, des rollers qui avec le temps sont devenus une extension de ses jambes. Karim est un performer multipliant les sauts et figures sur la route, ce qui a le don de fasciner son voisinage. Grâce à son talent, la haute société rwandaise l’a engagé pour donner des cours à ses enfants et lui, en profite pour mélanger les publics en y associant les jeunes de Gakinjiro, son quartier.
Jackson est le parrain du skate en Afrique de l'Est. En 2005, alors qu’il sait à peine tenir sur une planche, il construit une rampe au beau milieu de la plantation de canne à sucre de sa mère dans le bidonville de Kitintale, à Kampala. Aujourd’hui, le parc, garant d’une certaine paix sociale, attire tous les jeunes du quartier et au-delà, renforçant les liens sociaux au sein de la communauté.
Modou, se définit comme un ARTiviste. Entre son travail graphique, ses peintures et la pratique du skate, il fait partie des dakarois qui entendent faire évoluer les mentalités par la culture et l’art. Depuis son studio-atelier de Mermoz où il vit, il fédère une communauté grandissante de jeunes skaters. En équipe, ils entendent placer la capitale du Sénégal comme une place forte du skate en Afrique de l’Ouest.
Marion est une jeune maman de 23 ans. Elle est aussi institutrice, coursier à vélo mais surtout la première femme coach du Kampala Cycling Club. Le vélo, c’est ce qui a radicalement bouleversé sa vie alors même que rouler est très mal perçu voire interdit pour les filles dans certaines communautés ougandaises. C’est pourtant son vélo de course qui l’a consacrée championne d’Ouganda en 2010 et qui fait d’elle un modèle de fierté pour tout.e.s les sportifs du pays.
Dominique est la seule représentante féminine du skate à Accra la capitale du Ghana. Et même si son profil reste une curiosité dans une société ghanéenne encore conservatrice à certains égards, elle impose son mode vie et sa vision d’une Afrique décomplexée. Traverser en roulant, coiffée de sa couronne afro et vêtue de ces créations vestimentaires originales, c’est encore récolter quelques regards réprobateurs mais Dominique existe et compte bien le faire savoir au plus grand nombre.
Mika est arrivé au skate un peu par hasard mais en moins de 6 mois, la passion l’a rattrapé à tel point qu’il se rend chaque jour au skatepark de Kamatamu, à Kigali pour perfectionner son style encore hésitant. Grâce à son nouveau moyen de transport, il sillonne la ville à la recherche de points de vue d’où il observe la société rwandaise pour mieux la dépeindre dans ses dessins. Mika se rêve en conteur de cette Afrique qu’il vit au quotidien et qu’il n’a jamais eu l’occasion de retrouver dans ses bandes dessinées ou à l’écran.
Son terrain de jeu favori, c’est la place désertée derrière le Parlement Ougandais. Un clin d’œil symbolique comme pour faire entendre sa voix, celle d’une jeunesse qui aspire a plus de libertés dans ce pays où la parole est encore contrôlée.
Philippe, plus connu sous le nom de Chance a délaissé les bancs de l’Université pour poursuivre ses rêves: vivre de sa passion pour le skate et faire de la discipline une activité majeure de la nouvelle génération de ghanéens. Avec son équipe de riders, ils s’autoproclament «hustle-preneurs», de la contraction de « hustle » (business de la débrouille) et entrepreneur, maîtrisant l'art de remixer le peu qu'ils ont comme l'un des fondements majeurs d'une société ghanéenne souvent en manque de ressources mais jamais à court d'idées.