En 1940, l'enfoncement de Sedan et le désastre de Dunkerque provoquent des réactions diverses : tandis que de Gaulle insiste pour que le gouvernement français se réfugie en Afrique du Nord en attendant la riposte de la flotte britannique, Pétain prône l'armistice en argumentant l'imminence d'un coup de force communiste. Dans un paysage politique apocalyptique, il prend alors le pouvoir, rêvant d'une France tournée vers la terre, respectueuse de la famille, de Dieu, de la hiérarchie, du travail, de l'ordre et de la patrie. S'appuyant sur la défaite de 1940, il enterre alors soigneusement la IIIe République et déclenche une propagande hystérique contre l'«hydre à trois têtes» radical-socialiste, bolchévique et républicaine. Il s'attaque ensuite aux Juifs, aux francs-maçons, aux syndicalistes et aux intellectuels, sans attendre d'ordre particulier de Berlin pour agir, et avec une sinistre efficacité.