On disait il y a encore quelques mois que la révolution viendrait des villes, ces villes peuplées de jeunes diplômés précaires de plus en plus politisés. Or c’est des campagnes qu’on voit aujourd’hui arriver ces bêtes curieuses déterminées à en finir avec l’ère Macron. Politisés, ces « gilets jaunes » ? Si les partis leur répugnent, ils semblent aujourd’hui sûrs de leur force et de leur légitimité à renverser l’ordre social et pourquoi pas, même, les institutions de la République. Attelage protéiforme et désordonné qui donne du fil à retordre à bien des commentateurs professionnels, le mouvement des « gilets jaunes » est d’autant plus insaisissable qu’il est composé de ces gens avec lesquels on ne vit plus et qu’il est plus facile de railler que de comprendre.