En 2009, Allen Stanford est l’un des banquiers les plus influents de la planète. Ce Texan est alors à la tête d’une fortune estimée à 2,2 milliards de dollars. Philanthrope, éditeur de presse, sportif renommé, rien ne laisse imaginer que cet homme affable est alors suspecté d’avoir monté une chaîne de Ponzi : une arnaque massive de 8 milliards de dollars, la deuxième plus importante fraude de l’histoire. On pourrait croire que l’homme à la tête de Stanford International, une banque qui gérait jusqu’à 10 millards de dollars et plus de 31 000 clients à travers le monde, aurait une formation de banquier. Ce n’est pas le cas d’Allen Stanford. Ce Texan pur jus, au physique impressionnant, se révèle très tôt un entrepreneur dans l’âme. Parti de rien – sans aucun diplôme ni mise de départ – il fait d’abord fortune en montant une chaîne de salles de musculation. Avant de faire faillite. S’improvisant banquier, dans des années 1990, il réapparaît à Antiques & Barbuda dans les Caraïbes. Proche de la dictature locale, il monte dans ce paradis fiscal une arnaque incroyable en promettant à des investisseurs du monde entier des taux d’intérêt très élevés. Alors que l’argent part directement dans ses caisses au lieu d’être investi, Allen Stanford va devoir se créer une image fantasque d’homme d’affaires à succès pour trouver encore plus clients et continuer à alimenter son arnaque. Se rapprochant de dizaines de politiciens à travers le monde, il est dans les années 2000 quasiment aussi puissant que le premier ministre de son île des Caraïbes. Il est y même anobli – fait « chevalier » – par le fils de la Reine d’Angleterre. Homme à femmes, joueur et bagarreur, il se fait aussi remarquer dans les stades et devient un joueur de criquet international, l’un des meilleurs au monde. Mais en 2009, tout s’effondre avec la crise. Tout le monde veut récupérer ses billes et, après v