Première fortune de France, 4ème fortune mondiale, Bernard Arnault doit l’exceptionnelle réussite de son groupe LVMH à son appétit de conquête. Dior, Vuitton, Guerlain, Moët Hennessy, son savoir-faire pour racheter des entreprises et les restructurer est bien connu. Mais s’il est aujourd’hui à la tête d’un patrimoine estimé à de près de 72 milliards d’euros, il le doit aussi à son talent pour l’optimisation fiscale. Selon une ONG, en 2014, le groupe LVMH comptait 202 filiales dans des paradis fiscaux. Bernard Arnault et LVMH multiplient les montages sophistiqués pour minimiser leurs impôts. Et la plus grosse part du patrimoine de la famille Arnault est placée dans une fondation en Belgique, un paradis fiscal qui ne dit pas son nom. En 2016, son yacht le Symphony, un des plus grands du monde, est propriété d’une société maltaise et bat pavillon des îles Caïmans. Résultat, comme chez la plupart des Français les plus fortunés, il n’entre pas dans le calcul de l’ISF du milliardaire malgré son prix, 165 millions d’€. Et à Paris même, le patron de LVMH a créé et financé la fondation d’art contemporain Louis Vuitton. Une splendide vitrine pour Bernard Arnault le mécène et une excellente opération pour LVMH qui peut déduire de ses impôts 60% de l’argent investi dans la fondation.