La bataille de Passchendaele (la troisième bataille d’Ypres) est une des batailles les plus sanglantes de la première guerre mondiale. Face aux Allemands, elle implique essentiellement les armées anglaise et canadienne et fera d'Ypres une ville de la mémoire britannique. L’armée belge reste à l’arrière du front. C’est une décision d’Albert 1er qui, dès le début de la guerre, a décidé d’épargner au maximum ses soldats. Sur le plan linguistique, les tensions s’accroissent. Les leaders du mouvement flamand du front tentent d'exacerber les divisions entre les soldats. Le frontisme se nourrit du mythe selon lequel les soldats flamands seraient tombés en masse car les officiers francophones ne traduisaient pas les ordres militaires. Les origines du séparatisme clapotent dans les boues de l’Yser… Mais la situation internationale va jouer un rôle décisif dans le retournement de situation au profit des alliés. Les Américains rentrent en guerre au printemps 1917. La révolution russe d’octobre 1917 change les alliances et le sort de plusieurs centaines de soldats belges venus combattre dès 1915 en Russie. Les Allemands finissent par perdre du terrain. Les Belges entrent vigoureusement dans les offensives décisives. Le 11 novembre 1918, c’est l’armistice. La joie mais aussi la peine qui monte. Combien d’hommes ne reviendront jamais? Combien reviendront mutilés et marqués à jamais ? Mais l’armistice n’est pas la paix. Il faut attendre le traité de Versailles... et les mesures vexatoires contre les Allemands qui feront le lit de la seconde guerre mondiale.