La France est en état d'urgence permanent, dans ce contexte, quelle place pour la contestation ? Pas seulement celle qu'on aimerait porter dans la rue, mais aussi celle qui est utile dans le débat intellectuel, dans les discussions entre nous, a-t-on encore le droit d'insulter, de critiquer ou même de penser sérieusement notre ordre social ? On va voir ensemble que quand le pouvoir se renforce dans la rue et dans les textes de loi, il se renforce également dans les têtes et les discours. Porter une critique sociale, ce n'est plus si facile, y compris pour les sociologues dont c'est pourtant le métier. Les intellectuels organiques du pouvoir et de la réaction ont de toute façon lâché l'affaire depuis un bon bout de temps et ont ajouté leurs voix au concert de celles des habituels producteurs de consentement, dès lors qui écouter pour se construire un regard critique ? Je reviens dans cette vidéo sur ce qu'on a appelé la pensée 68, un moment de l'histoire de notre pays qui a vu s'épanouir la critique, celle de l'état et de la domination en général, un moment qui reste précieux, un corpus que je trouve inépuisable et plus utile que jamais.
Une semaine du JT de Pujadas passée à la loupe. Printemps 2016, la France est à nouveau secouée, elle tremble sur sa base, certains discours ne passent plus, certaines voix ne portent plus quand d'autres peinent encore à se faire entendre et plus encore à se faire comprendre. Au milieu, pour rendre compte de ce dialogue de sourds se trouvent les médias, qui dominent et arbitrent. Au milieu ? Vraiment ?
C'est la rentrée, le retour des manifs et de la violence policière. Je le sais, je l'ai vu à la télé. D'ailleurs c'est quand même ballot qu'il faille attendre les manifs pour avoir des images de flics qui cognent. Ils font quoi quand y'a pas manif, du coup, les flics ? Je peux pas croire qu'on les paye à rien foutre.