Le littoral des pays baltes, faiblement peuplé, présente des paysages d’une beauté sauvage qui gagnent à être découverts. L’isthme de Courlande, en Lituanie, forme une étroite langue de terre qui sépare la haute mer d’une lagune peu profonde. Ses hautes dunes mouvantes sont le terrain de jeux de majestueux rapaces, les pygargues à queue blanche, ainsi que des aurochs de Heck et des koniks, chevaux sauvages réintroduits pour freiner la progression des roseaux. En poursuivant vers le nord, on découvre des forêts de conifères abritant des lynx ainsi que des rolliers d’Europe, oiseaux multicolores très rares, qui quittent chaque année l’Afrique pour nicher en Lettonie. Quant aux grandes îles d’Estonie, elles accueillent phoques et colonies d’oiseaux, dont les imposantes sternes caspiennes, ainsi que des visons protégés.
Les pays baltes regorgent de forêts et de tourbières encore intactes. De vastes étendues sauvages où se déploient les tétras, aigles royaux et lynx, capables de s’accommoder aux températures glaciales de l’hiver. Par moins 30 degrés, le paysage letton semble irréel : même les cascades de la rivière Gauja se figent – un véritable défi pour les loutres qui y vivent. Au sud de l’Estonie, les cavernes de grès de Piusa, désaffectées par les hommes, offrent aux chauves-souris et papillons un abri idéal pour hiberner. Avec la fonte des neiges, la saison des inondations transforme le centre du pays en gigantesque marais. La population s’y est adaptée en surélevant ses maisons et en navigant en canoë entre les arbres. Au printemps, on découvre les mœurs des cigognes et aigles pomarins, mais surtout le quotidien des 700 ours bruns qui vivent dans la forêt d’Alutaguse.