Au moment de son indépendance, le Congo possédait un des meilleurs réseaux routiers d’Afrique Centrale. Aujourd’hui, à peine 2% des routes sont asphaltées. Le reste , ne sont que des pistes en terre, souvent impraticables en saison des pluies. Le Nord du Kivu est une des régions les plus riches d’Afrique et surtout le grenier du pays. Ici, tout pousse. Cette province fournit de la nourriture à tout le Congo. Pour l’acheminer dans le reste du pays, il n’y a que la route, la Nationale 4. Les denrées alimentaires partent de la ville de Goma pour rejoindre le port fluvial de Kisangani, à prés de 1200 kilomètres. De là, elles sont envoyées par bateau à Kinshasa, la capitale, et dans les autres provinces du pays. Cette route est un axe vital non seulement pour le pays, mais aussi pour les pays voisins, qui y font transiter leurs marchandises. Jadis, les camions faisaient le trajet en trois ou quatre jours. Mais maintenant, les trajets se sont considérablement allongés. Il leur faut entre deux et six semaines pour arriver à destination. Nous suivons Eric, un chauffeur chevronné d’une quarantaine d’années. Avec son camion et sa vingtaine de passagers, nous restons à peine trois jours avant qu’il soit pris dans un embouteillage hors norme. Au milieu de la forêt équatoriale, plus d’une centaine de camions paralysent la circulation. Ils sont bloqués par de la boue qui s’est peu à peu, transformée en glaise épaisse. Un camion de 30 tonnes a son côté droit enfoncé jusqu’aux essieux… Avec notre voiture tout terrain, nous réussissons à passer de l’autre côté de cette mare, laissant Eric attendre plus de trois jours que la route se débloque. En l’attendant, nous décidons de suivre la nationale 4 en direction de Kisangani. Pendant près de 60 kilomètres, sur la route, il n’y a qu’une succession de mini bus, de voitures et de camions en pannes ou pris dans la boue. Après la ville de Nia Nia, nous sommes de nouveau b
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Frédéric Leguennec | Writer | ||
Daniel Lainé | Writer |