Toninho Milton Librelo, routier par vocation, transporte dans son camion de 60 tonnes des détergents depuis le centre de fret de São Paulo jusqu’à la ville de João Pessoa, sur la pointe est du pays. Il nous fait découvrir son quotidien difficile mais également les fascinantes régions qu’il traverse tous les jours, le long de la route principale du pays – du spectacle d’un coucher de soleil sur Rio, au sanctuaire de Notre-Dame d’Aparecida, la sainte patronne du Brésil. Dans le Pernambouc, on rencontrera des "tapa-buracos", ces hommes qui tentent de gagner leur vie en réparant les trous dans l’asphalte et en faisant l’aumône auprès des camionneurs. Si la vie sur la route n’est pas des plus faciles, elle incarne pourtant, pour Toninho, un certain rêve de liberté.
Tomas Galvão Neto, 53 ans, chauffeur de poids lourd originaire de Rio Grande do Norte, a chargé du sel à Macau pour le transporter jusqu’à l’intérieur des terres, dans l’État fédéral de l’Amazonas. Mais c’est à Castanhal, non loin de Belém, sur l’estuaire de l’Amazone, que se terminera notre étape du jour. La route n'est pas l'unique passion de Tomas qui lorsqu’il passe par les villes côtières de Macau, Fortaleza ou Salinas, ne manque pas une occasion de sortir la planche de surf qu’il prend toujours avec lui, pour affronter les belles vagues de l’Atlantique. Avec ses 7 000 kilomètres de côte, le Brésil est un véritable paradis pour les surfeurs.
Belém, la capitale de l’État fédéral de Pará, est avec Manaus l’une des principales villes situées sur le parcours de l’Amazone. C’est le point de départ de cette étape qui nous amène sur la gigantesque embouchure du fleuve mythique, à la découverte de l’étonnante île de Marajó, la plus grande île deltaïque du monde – elle fait environ la taille de la Suisse. Notre chauffeur du moment ne fait pas que conduire un poids lourd, il est également acteur : c’est lui qui incarne Jésus lors des représentations de la Passion qui se tiennent chaque année dans sa paroisse.
Mafra est propriétaire d'une fazenda (grande propriété agricole) au cœur de l’État de Pará. Il compte parmi les plus importants producteurs de viande de la région. Il en est également l’un des premiers employeurs. Nous suivons le transport des bêtes de Mafra, depuis l’exploitation, où on les rassemble pour les faire embarquer dans de grands camions, jusqu’à Redençao, petite ville à trois cents kilomètres plus au sud…
La "Transamazonica" est l’une des routes les plus célèbres au monde, dont la construction est encore inachevée. Le but du projet est de relier d’est en ouest la côte atlantique du Brésil à celle du Pacifique, au Pérou. Sur certains tronçons de la route, terminés dans les années 1960 mais jamais exploités, la végétation a repris ses droits. Du coup, y circuler n’est pas toujours sans risque. Sur l’axe de Marabá jusqu’à Altamira, le camion s'arrête sur le chantier de construction de la centrale hydroélectrique Belo Monte située sur la rivière Xingu, un affluent de l’Amazone. Très décrié, ce projet monumental au cœur de l’Amazonie représente une menace pour l’écosystème et plusieurs ethnies autochtones.