À la suite du Congrès de Vienne (1815), nos provinces passent sous l'autorité de Guillaume d'Orange Nassau. Après la Révolution de 1830, la Belgique indépendante se dote d'une Constitution et se cherche un roi. Le pays s'équipe des premiers chemins de fer continentaux et Cockerill se développe à vive allure. La Belgique deviendra bientôt la deuxième nation industrielle du monde, après l'Angleterre.
L'industrie wallonne, en pleine innovation, prospère autour de ses charbonnages, de sa métallurgie, de ses verreries. Mais le sort des ouvriers est abominable. L'urbanisation progresse et Léopold II crée l'État indépendant du Congo. Parallèlement, mais à petits pas, la démocratie évolue : suffrage universel tempéré par le vote plural, émergence d'une conscience ouvrière et d'un « pilier socialiste ». Naissance aussi d'un « sentiment flamand ».
L'électricité et l'Art nouveau changent l'aspect de nos villes. Du Caire à la Chine, en passant par l'empire russe, les capitaux et le savoir-faire belges s'exportent aux quatre coins du monde. L'essor industriel est prodigieux, mais le sort de la classe ouvrière demeure lamentable ; celui des Congolais récolteurs de caoutchouc est pire encore. Survient alors la Grande Guerre : la Belgique tiendra bon dans les tranchées de l'Yser.
La guerre 14-18 n'a laissé que ruines et désolation. Mais la Belgique va se reconstruire et se doter du suffrage universel (masculin). Après le krach de Wall Street en 1929, le chômage bat à nouveau son plein, les hommes politiques sont décriés, le nationalisme flamand progresse. En 1932, un certain Léon Degrelle fonde l'hebdomadaire « Rex », tandis que, dès l'année suivante, Hitler arrive au pouvoir outre-Rhin. La deuxième guerre mondiale éclate quelques années plus tard : la Belgique, pourtant neutre, ne sera pas épargnée.
Après les privations de la guerre, la « Question royale » conduit le pays au bord de l'insurrection et révèle un profond clivage nord/sud. Néanmoins l'appareil industriel belge est vite relancé et la démocratie fait un pas décisif en 1948 avec le droit de vote accordé aux femmes. Enfin ! Mais les femmes n'ont-elles pas joué un rôle capital durant cette période tourmentée de la guerre et de l'après-guerre ?
L'Expo 58 marque le dernier épisode, à la fois joyeux et insouciant, de la « Belgique de papa ». Viennent ensuite l'« indépendance précipitée » du Congo et les grandes grèves de l'hiver 1960. Les golden sixties verront aussi la création d'une frontière linguistique et la scission de l'Université catholique de Louvain aux cris de « Walen buiten » ! La structure unitaire du pays est ébralnée : il va falloir s'engager dans la voie des réformes institutionnelles.
Depuis 1970, la Belgique, engagée dans la voie des réformes institutionnelles, se cherche une nouvelle identité. Sur le plan économique, la Flandre décolle tandis que la Wallonie peine à se reconvertir. Notre société devient multiculturelle, tandis qu'on assiste, avec effarement, à la percée de l'extrême-droite. Ces années sont également jalonnées par des événements tragiques qui ont durablement marqué les esprits : tueries du Brabant, drame du Heysel, assassinat d'André Cools, affaire Dutroux, etc. La Belgique n'est pas au bout de ses peines.