Après la vague d'arrestations des parrains de la mafia au début des années 2000, l'Italie pensait avoir mis fin au crime organisé. La réalité est toute autre. Les aînés, figures historiques de la mafia, ont été remplacés par des jeunes. Le phénomène a un nom : la Baby Mafia. Une mafia nouvelle génération qui fonctionne à l'ancienne. Trafic de drogue, vols, extorsion et racket de commerces restent divisés entre plusieurs clans rattachés à des territoires. À la différence des aînés, ces jeunes mafieux ne respectent aucune règle. Le moindre problème (simple provocation ou embrouille en discothèque) peut finir dans un bain de sang. C'est à Naples que la Baby Mafia est la plus présente. Une centaine de gangs liés à la Camorra opèrent aux quatre coins de la ville. C'est trois fois plus qu'au début des années 2000. Principalement composés de mineurs, ces gangs sont dirigés par de nouveaux parrains qui se font appeler les « Baby Boss », des chefs mafieux au look d'adolescent et à la gâchette facile. Entre eux, une guerre sans merci est ouverte pour contrôler le trafic de drogue et le racket dans les meilleurs quartiers de la ville. Leur méthode la plus sanglante, les « stese », des raids en scooter dans les rues commerçantes où les « Baby Boss » tirent partout, sur tout le monde, afin d'assoir leur puissance. À Naples, ces descentes sont quasi quotidiennes. Pour endiguer cette flambée de violence, la police a créé un corps d'élite : les Falchi (faucons). Chaque soir, ils patrouillent dans les quartiers malfamés de la ville pour tenter de rétablir la loi. Un mission périlleuse et compliquée car les Baby Boss prolifèrent comme de la mauvaise herbe. Quand l'un est assassiné ou emprisonné, il est remplacé sur le champ. Et les guerres de clans continuent, comme si de rien n'était, à pourrir la vie des habitants et à faire des morts. Notre équipe a pu rencontrer clandestinement plusieurs de ces jeunes