Des eaux cristallines, des plages désertes, du soleil toute l'année : l'archipel des Maldives est la destination phare des jeunes mariés, amateurs de plongée et autres aventuriers du bout du monde. Chaque année, 800 000 touristes séjournent sur la centaine d'îles-hôtels que compte l'archipel, dans des complexes grand-luxe perdus au milieu de l'océan indien, à 600 kilomètres au sud du Sri-Lanka. Mais les Maldives sont un paradis fragile. Le réchauffement climatique provoque déjà la destruction des coraux, l'érosion des côtes et la hausse du niveau de la mer. À terme, 80% de l'archipel pourrait être submergé. Derrière la carte postale, il existe aussi une autre réalité. Des centaines de tonnes d'ordures, parfois toxiques, s'accumulent sur Thilafushi. Cet îlot jadis paradisiaque est, depuis quinze ans, la plus grande « île poubelle » du monde. Les déchets s'amassent aussi sous l'eau, les hôteliers n'hésitant pas à déverser directement leurs poubelles dans les lagons transparents de l'océan Indien. Les Maldives, c'est aussi la plus petite république islamique du monde. La charia y est appliquée de façon très stricte. Mais le gouvernement veille à préserver l'image d'un paradis à touristes, déconnecté de toute réalité politique ou religieuse.