Des brebis, des vaches, des veaux abattus directement dans les champs : depuis un an, des dizaines d'éleveurs ont eu la mauvaise surprise de retrouver leur bétail dépecé à même le pré. Des Vosges à l'Auvergne, en passant par le Vaucluse ou le Vercors, des centaines de gendarmes, policiers et garde forestiers tentent d'endiguer ce nouveau phénomène. Directement liée à la crise économique, une délinquance des champs est en train d'apparaïtre. C'est aussi le grand retour du braconnage. Nous avons pu suivre des braconniers au cours de leurs virées nocturnes. Si certains agissent pour nourrir leurs familles, d'autre chassent sur commande. Pour arrondir leurs fin de mois, ils fournissent restaurateurs ou particuliers en viande de cerf ou de sanglier. Ce gros gibier se négocie aux alentours de 70 euros la pièce. Un tarif qui défie toute concurrence pour les acheteurs mais que les chasseurs hors-la-loi gagnent au prix de nuits entières en forêt. Au risque parfois de se faire prendre. Lunettes à visées nocturnes, opérations commandos en rase campagne : les forces de l'ordre sont elles aussi aux aguets. Mais difficile de contrôler des milliers d'hectares de champs et de sous-bois. Entre policiers et braconniers, le jeu du chat et de la souris est un peu inégal... mais lorsqu'ils se font prendre, les délinquants des champs encourent de lourdes amendes et même de la prison ferme.