Au début du XXe siècle, un quart des habitants du Moyen-Orient étaient chrétiens. Ils sont à peine 3% aujourd'hui (10 millions de chrétiens pour 320 millions de musulmans). Une disparition programmée, presque une condamnation à mort, pour cette communauté pourtant présente depuis l'origine du christianisme. Ces dernières années, avec les guerres en Irak et en Syrie, leur situation s'est encore aggravée. Menacés de mort par les extrémistes, à moins qu'ils ne se convertissent à l'Islam, exclus du débat politique, ils sont en danger permanent. Alors que faire ? Partir ou rester ? Dans le nord de l'Irak, 150 000 chrétiens (soit un sur trois !) ont choisi de fuir avant l'arrivée de Daech. Beaucoup se retrouvent dans les camps de réfugiés au Kurdistan irakien, à l'abri des bombes et des exactions, priant chaque jour pour rentrer chez eux. D'autres ne reviendront jamais. Maher et sa famille sont originaires de Mossoul (Irak). Ils ont obtenu des visas pour la France, pour refaire leur vie et exercer leur foi en toute sécurité. Ils seront bientôt accueillis à Versailles, par des chrétiens français. Notre équipe les a accompagnés, le long de leur douloureux périple. D'autres chrétiens n'envisagent pas d'abandonner leur terre. Certains ont même pris les armes. Avec les premières défaites de Daech, ils reviennent dans leurs villages et découvrent leurs églises détruites, leurs cimetières profanés, leurs livres sacrés brûlés... Sur son passage, Daech détruit tout ce qui ne correspond à sa vision de la religion. Le père Najeeb protège et restaure, dans un lieu tenu secret, des milliers de vieux manuscrits et une bible du XIIIe siècle, qu'il a réussi à sauver de la folie destructrice des islamistes. De l'autre côté de la frontière, en Syrie, les chrétiens d'Alep sont pris en étau au milieu des combats entre rebelles et forces gouvernementales. Les plus vieux édifices chrétiens, de magnifiques œuvres d'art, sont en ruine