Après l'attentat du musée du Bardo en mars dernier, le tourisme en Tunisie a du mal à se relever. Pilier de l'économie, le secteur était déjà à la peine depuis la Révolution du Jasmin en 2011 ; aujourd'hui, les réservations de vacances sont en baisse et certains Français craignent de retourner dans le pays. Pour rassurer les touristes, des mesures de sécurité drastiques ont été prises : barrages de police à l'entrée des stations balnéaires, fouilles systématiques des sacs et présence massive des forces de l'ordre à la sortie des boîtes de nuit… La Tunisie veut à tout prix faire revenir les vacanciers et notamment les Français. Pour rester compétitif, le pays mise sur une clientèle plus européenne (belge, allemande ou britannique). Il innove aussi en proposant par exemple les premiers séjours « 100% halal ». Au programme : activités séparées autour de la piscine pour les hommes et les femmes, prière 5 fois par jour et menus sans alcool et sans porc. À côté de cela, les hôtels-clubs de la côte continuent de proposer leur traditionnelle formule « all inclusive » avec cocktails à volonté. Une offre de vacances multiple à l´image d'une Tunisie toujours en plein bouleversement. Des boutiques de vêtements salafistes aux défilés de mode ultra tendance, des villages reculés aux bars et restaurants les plus chics, la Tunisie post-révolution oscille entre les extrêmes. Malgré la menace terroriste, les Tunisiens poursuivent leur apprentissage de la démocratie avec l'élection en décembre dernier d'un nouveau Président. La jeunesse, elle, reste bien décidée à s'amuser et à ne pas céder à la peur.